Erreur médicale : une femme soignée pour le mauvais sein à Tours
Au CHU de Tours, une patiente, prise en charge pour un cancer du sein, a été victime d’une grave erreur médicale. Elle a subi une radiothérapie du mauvais sein.
C’est une faute lourde qu’ont commis les équipes médicales du CHU de Tours. Une femme, prise en charge pour un cancer du sein dans le service de radiothérapie de l’hôpital Bretonneau (Tours), a subi une série de rayons sur le mauvais sein.
La patiente aurait dû être irradiée au sein droit
Comme le rapporte France 3 Val de Loire , les faits remontent à l’été dernier. Une femme atteinte d’un cancer du sein est prise en charge par le service d'oncologie et de radiothérapie de l’hôpital.
Pour la soigner, les équipes ont recours à une "radiothérapie externe" - qui consiste à délivrer des rayonnements ionisants vers le sein malade.
Le problème ? Le sein traité n’était pas le bon. La patiente aurait dû être irradiée du sein droit.
"Une erreur de latéralité (inversion droite-gauche) est survenue au cours de la préparation du traitement, aboutissant au contourage du sein gauche en place du sein droit comme zone à traiter", révèle, dans un communiqué, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "Un des facteurs ayant contribué à cette erreur de latéralité pourrait être lié à la présence d'informations discordantes dans le compte rendu de la consultation médicale initiale. Les étapes ultérieures, y compris le contourage et les différentes validations, n’ont pas permis d’identifier cette erreur", précise-t-elle.
Une erreur - classée au niveau deux sur une échelle de gravité allant jusqu’à 7 - qui a malheureusement duré : les équipes médicales ne s’en sont rendues compte qu’à la 25ème séance de rayons… sur les 28 prévues.
Une faute gravissime extrêmement rare
Le Dr Kierzek s'étonne qu'une telle erreur ait pu avoir lieu.
"A l’hôpital, plusieurs personnes doivent vérifier les informations du patient : l’équipe de l’accueil, mais aussi le personnel médical, le médecin, et le radiothérapeute. ll y a un également un "marquage" du sein malade. Théoriquement, cette faute n’aurait pas donc du arriver", souligne-t-il. Raison pour laquelle "Il ne faut jamais hésiter à poser des questions au personnel médical, notamment quand quelque chose vous semble bizarre".
Même chose du côté du personnel hospitalier : "Les patients ne doivent pas râler lorsqu’on leur pose ou repose des questions. Mieux avoir un surplus d’informations, que pas assez", assure le directeur médical de Doctissimo.
Un préjudice lourd pour la patiente
Suite à cette mauvaise radiothérapie, la patiente risque de développer un cancer radio-induit, pouvant survenir des années après l'irradiation reçue.
Un risque, "malheureusement bien réel", estime le Dr Kierzek.
La patiente, informée de l'erreur et de ses conséquences potentielles, devrait recevoir prochainement le traitement pour soigner le sein qui aurait dû l’être.