Monocytes : définition, taux normal, trop bas ou trop élevé

Définition et rôle des monocytes : quelle fonction ? 

Les monocytes sont un type de globules blancs (ou leucocytes), de grande taille. Pour rappel, les leucocytes sont des cellules produites par la moelle osseuse et présentes dans la circulation sanguine et les tissus lymphatiques. Ces cellules avec d'autres cellules comme les lymphocytes, jouent un rôle clé dans notre santé, dans la défense immunitaire de l'organisme contre les virus et les bactéries, à l’origine des infections. Leur nombre augmente en cas d’infection (infections chroniques comme la tuberculose ou aigue comme la fièvre typhoïde) d’inflammation, d’allergie ou de dysfonctionnement de la moelle osseuse.

"Les monocytes, représentant 10 % des leucocytes environ, sont donc produits par la moelle osseuse, par des cellules appelées monoblastes", explique le Dr François Blanchecotte, biologiste et président du Syndicat des biologistes. "Ils vont quitter la moelle osseuse une fois produits, pour circuler ensuite dans le sang. En infiltrant un tissu (poumons, foie, rate, glandes, etc.), ils deviennent macrophages - une grosse cellule issue d'un monocyte du sang, douée du pouvoir de phagocyter des particules étrangères, comme les bactéries ou les particules abîmées. Le macrophage est l'une des principales cellules du système immunitaire" ajoute le biologiste.

Le rôle du monocyte, fondamental pour l’immunité, est alors d’isoler et d’engloutir les germes et agents pathogènes, bactéries, virus ou autres micro-organismes nuisibles pour le corps. Les monocytes sont également là pour éliminer les cellules mortes.

"Les monocytes possèdent enfin un dernier rôle : produire des enzymes appelées prostaglandines. Mais leur fonction principale est de participer à une défense anti-infectieuse, d’épuration de substances étrangères de l’organisme, de digérer les cellules qui vont mourir", précise le Dr Blanchecotte.

Les prostaglandines ont également un rôle dans la reproduction et dans la fécondation. Elles sont impliquées dans la coagulation sanguine.

Un taux anormal peut révéler des troubles des monocytes. Leurs rôles peuvent être affectés par des anomalies génétiques, pouvant entraîner une accumulation de débris graisseux à l'intérieur des cellules. Des maladies de stockage des lipides peuvent alors apparaître.

Quel est le taux normal de monocytes dans le corps, lequel est inquiétant ?

Valeur normale

"On considère qu’un taux normal de monocytes dans la formule sanguine est compris entre 0,20 et 0,75 gigas par litre, soit 200 à 750 unités par millilitre". Ce nombre correspond à un nombre de cellules par litre dans notre sang.

Valeur basse

Lorsque ce nombre va s’abaisser en dessous de 0,20 gigas/l, dans une analyse sanguine on va parler de "monocytopénie" : cela signifie que les monocytes viennent à manquer.

Quel est le taux à de pas dépasser ?

Lorsque ce nombre va augmenter et dépasser 0,75 gigas/l, on va parler de "monocytose". C'est le signe d'une réponse du système immunitaire.

Il existe plusieurs causes à ces troubles des monocytes, que ce soient des diminutions ou des augmentations.

Taux bas de monocytes dans la prise de sang : quelles causes ?

Lorsque le taux de monocytes s’abaisse en dessous du taux normal (soit 0,20 giga/l), on évoque le terme de monocytopénie. Ce manque de monocytes peut être lié à une infection du sang, ou encore à une chimiothérapie en cours. En effet, les médicaments de chimiothérapie détériorent le matériel génétique des cellules cancéreuses qui se divisent rapidement, ce qui entrave la division cellulaire et donc la croissance de la tumeur. Les monocytes vont donc, dans un premier temps, être détruits par la chimiothérapie, ce qui explique que les malades du cancer, sous ce traitement, sont plus vulnérables aux infections.

Le syndrome des monoMAC est une maladie génétique rare qui touche la moelle osseuse du patient. Dans ce syndrome, le niveau de lymphocytes et de monocytes est très faible. Le patient est donc plus vulnérable face aux infections, en particulier d'un groupe de bactéries nommé complexe Mycobacterium avium (Mycobacterium avium complex, MAC). Les micro-organismes susceptibles d'infecter le patient s'apparentent à ceux responsables de la tuberculose, du HPV (papillomavirus humain) ou de certains champignons. Les patients présentent un risque de développer une leucémie.

Taux de monocytes haut : quelle maladie fait augmenter les monocytes ?

"Une monocytose, augmentation du nombre de monocytes dans le corps au dessus d’un taux normal, est en générale réactionnelle, suite à une infection ou une pathologie", explique le Dr Blanchecotte. Par exemple, pour les pathologies du paludisme, de la candidose, ou du cancer, la moelle osseuse est très stimulée pour faire face à l’agression. Les monocytes sont donc produits en grande quantité en cas de maladies, ce qui entraîne la monocytose. Lors d’un cancer, l’organisme aura besoin de monocytes afin de digérer les cellules qui meurent, et de macrophages dans les tissus.

Dans les maladies parasitaires comme le paludisme, l'élévation du taux de monocytes est issue de la réponse inflammatoire de l'organisme. Le paludisme est une maladie qui a provoqué la mort de plus de 608 000 personnes en 2022 d'après l'Institut Pasteur. Le principal problème de cette maladie est que les parasites sont de plus en plus résistants aux médicaments antipaludiques. Par ailleurs, les moustiques, responsables de la transmission de la maladie, résistent de façon croissante aux insecticides. 

La candidose quant à elle est une infection persistante causée par un champignon, provoquant des lésions superficielles au niveau des muqueuses et de la peau. Les champignons microscopiques sont parfois responsables d'infections viscérales. Les candidoses sont parfois associées à un déficit en globules blancs du genre neutrophiles. 

"D’autres pathologies, comme la leucémie LMMC (leucémie myélomonocytaires chronique) ou la maladie de Hodgkin, entraînent une hausse particulièrement notable de monocytes dans l’organisme", mentionne le biologiste.

La LMMC, maladie de la moelle osseuse, est une pathologie rare de la personne âgée. Evoquée en présence d’une monocytose persistante, elle s’accompagne de symptômes suivants : fièvre, sudations, perte de poids, d’atteintes viscérales et cutanées. Le traitement repose sur la base d’une greffe de moelle osseuse

Est-ce que le stress peut faire augmenter les monocytes ?

Les monocytes sont sensibles à certains facteurs environnementaux. Le stress, tout comme l'exercice physique, peut faire augmenter le niveau de monocytes rapidement. Toutefois, cette élévation est transitoire et le plus souvent, le niveau diminue une fois le stress évacué ou l'effort physique terminé. 

Dosage sanguin

La prise de sang s'effectue sans être à jeun. Le nombre de monocytes est une donnée du bilan sanguin (NFS) : son augmentation va donc indiquer un problème de santé, une possible infection ou une pathologie est en cours. Le diagnostic sera établi en fonction des symptômes et d’autres paramètres d’analyse, d’examen clinique. Le traitement traitera donc la cause des troubles des monocytes (la monocytose), et non la monocytose elle-même.

Attention, seul le médecin est capable d'interpréter les résultats de vos examens sanguins. 

Comment réguler ou baisser le taux de monocytes dans le sang ?

"Le patient ne va pas ressentir de symptômes particuliers liés à l’augmentation du nombre de monocytes dans le corps. Les monocytoses ont lieu par réaction après une infection ou une maladie. Les symptômes seront donc liés à la maladie ou à l’infection", insiste le Dr Blanchecotte.

Une fois l’infection ou la maladie disparues, le nombre de monocytes dans le sang revient à la normale, et sont taux peut se vérifier dans les résultats d'un test sanguin.