Nicolas Revel succède à Martin Hirsch à la tête de l’AP-HP
L’ancien directeur du cabinet de Jean Castex à Matignon, qui a dirigé la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) de 2014 à 2020, va diriger le premier groupe hospitalier français.
À 56 ans, Nicolas Revel, énarque formé à la Cour des comptes, va prendre la tête de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à partir du 5 juillet. Un sacré défi en pleine crise hospitalière.
Nouvelle arrivée pour un nouveau départ ?
Avant son passage à Matignon (2020-2022), Nicolas Revel avait dirigé la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) de 2014 à 2020. Un poste attribué par l’ancien président François Hollande, qui l'avait engagé en 2012 comme secrétaire général adjoint de l’Elysée, aux côtés d’Emmanuel Macron.
Egalement conseiller technique pendant un temps auprès de Jean Glavany au ministère de l'Agriculture, Nicolas Revel avait rejoint puis dirigé le cabinet de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris.
Désormais, il succède à Martin Hirsch, en poste depuis près de neuf ans à la tête de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui a annoncé son départ, le 17 juin, dans un contexte compliqué.
Le premier groupe hospitalier français (39 établissements, près de 100 000 salariés) est en effet touché de plein fouet par la crise (fermeture des lits, départs de soignants, services dégradés…).
L’AP-HP, en crise depuis des mois
"Il nous manque 1400 infirmièr(e)s par rapport à ce qu'on aimerait avoir", avait ainsi annoncé Martin Hirsch le 30 mai, sur France Inter, soulignant que cela correspondait à "1000 infimièr(e)s de moins qu'il y a un an" et "400 postes supplémentaires qu'on voulait créer et qu'on n'a pas pu créer".
En cause ? Des infirmièr(e)s "qui ont changé de métier, qui sont parti(e)s dans le privé, qui sont parti(e)s en province, qui ne sont pas venu(e)s travailler après la diplomation de l'été dernier", selon l’ex directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, qui regrette également que beaucoup des effectifs "utilisent cette drogue douce de l'intérim qui nous met dans une situation absolument terrible".
Une dégradation généralisée de l'hôpital public, qui risque de s’aggraver encore cet été.
"Tout le système d'urgences déraille" et "le pire n'est malheureusement pas derrière mais devant nous...", souligne le syndicat Sud Santé Sociaux du CHU de Bordeaux, dans un communiqué.