L'âgisme nuit gravement à la santé des personnes âgées
L'âgisme aurait des effets négatifs sur la santé tant physique que mentale des personnes concernées par cette forme de discrimination liée à l'avancée en âge. Il serait à l'origine de plus de 6 millions de dépressions dans le monde chez les sujets âgés.
L’âgisme est un phénomène bien connu des autorités sanitaires. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne sur deux dans le monde aurait un comportement discriminant vis-à-vis des personnes âgées, un comportement qui seraient à l'origine de 6,3 millions de cas de dépression.
Pour mieux comprendre cette forme de discrimination et ses effets sur la santé, des chercheurs américains ont questionné et observé plus de 2 000 de leurs congénères.
De graves conséquences sur la santé des personnes âgées
Dans l'étude, publiée dans le Jama Network open, près de 2 035 adultes américains âgés de 50 à 80 ans ont été interviewés. Les questions portaient sur des croyances, des expériences et des comportements concrets, facilement identifiables, représentant des exemples courants d'âgisme dans le quotidien.
L’étude précise que ces exemples s'apparentaient à 'de brèves indignités verbales, non verbales et environnementales, traduisant de l'hostilité, un manque de respect ou des stéréotypes sur les personnes âgées".
Les réponses obtenues ont été analysées, de novembre 2021 à avril 2022. Au final, il ressort que l'âgisme est un comportement courant : 93,4 % des participants éprouvaient régulièrement une ou plusieurs formes d'âgisme au quotidien. L'âgisme intériorisé a été signalé par 1 664 adultes (81,2 %), les messages âgistes par 1 394 adultes (65,2 %) et l'âgisme interpersonnel par 941 adultes (44,9 %).
A noter que "l'âgisme intériorisé" était la catégorie associée à la plus forte augmentation de désagréments en termes de bien-être : symptômes dépressifs, problèmes de santé chroniques.
Pour les chercheurs, les conclusions sont claires : l'étude a révélé que l'âgisme quotidien était répandu chez les adultes américains âgés de 50 à 80 ans. Les chercheurs soulignent également que les messages, les interactions et les croyances peuvent être nocifs pour la santé physique et mentale du plus grand nombre (baisse de la qualité de vie, décès prématuré…) et que des efforts doivent être effectués.
Comment combattre l’âgisme ?
De nombreux réflexes peuvent permettre de lutter contre cette forme de discrimination et, de ce fait, améliorer le quotidien des sujets agés :
- Informer systématiquement de décisions concernant les personnes de plus de 50 ans, notamment dans les établissements de santé et/ou à domicile. L’affirmation des choix et des droits des personnes est indispensable ;
- Prévenir et rompre leur isolement ;
- Ne pas les exclure de la vie active ;
- Eliminer les préjugés âgistes (exemple : inaptitude aux nouvelles technologies) ;
- Renforcer la politique territoriale de proximité (réseaux bénévoles, associations…) ;
- Diffuser les initiatives intergénérationnelles et les bonnes pratiques (réseaux d'entraide, etc.).