Alerte : des substances dangereuses trouvées dans les fournitures scolaires
Selon l’UFC-Que choisir, des allergènes cutanés, des cancérogènes et des perturbateurs endocriniens entreraient dans la composition des articles qui remplissent la trousse de nos enfants. Les stylos-billes seraient particulièrement visés.
Une petite semaine seulement avant la rentrée scolaire, la nouvelle n’est pas faite pour rassurer les parents : la trousse de nos enfants serait truffée de composés toxiques. Voilà le constat révélé ce jour par l’UFC-Que Choisir qui, 6 ans après un premier test, a décidé d'analyser à nouveau les articles “basiques” qui remplissent les trousses scolaires : stylos-billes, cartouches d’encre, surligneurs, feutres et crayons de couleurs… Résultats ? Sur 36 articles analysés parmi les plus vendus, 40 % contiennent des substances toxiques, tels que cancérigènes allergisants ou perturbateurs endocriniens.
La plupart des stylos-billes posent problème
Dans ce panel analysé, les encres et stylos-billes sont les premiers à poser problème. Ainsi, l’étude nous apprend que dans la moitié des encres testées se trouvent des allergènes, notamment les isothiazolinones, qui sont des conservateurs utilisés également dans les produits cosmétiques et les détergents. Ceux-ci peuvent provoquer des dermites allergiques par contact. Les teneurs les plus élevées se retrouvent parmi les références “Stabilo Boss Original Fluo”, stylos-billes effaçables “Pilot Kleer noirs” et stylos-roller “Pilot Frixion medium”.
Mais les stylos-billes cumulent les défauts. Dans les encres de 4 stylos-billes sur 6 testés par l’association, des substances cancérigènes ont également été retrouvées. Sont concernés le « Big "Cristal original" noirs », le « paper Mate "Inkjoy" bleus » et le « pack éco noir » acheté chez B & M. Un constat particulièrement alarmant quand on connaît la fâcheuse habitude des enfants et adolescents à mâchouiller leurs stylos.
Côté perturbateurs endocriniens, c’est vers des crayons de couleur qu’il faut regarder : l’association a découvert la présence d’un phtalate jugé “extrêmement préoccupant” dans le vernis des crayons de couleur Cultura.
Une réglementation trop laxiste avec les fabricants
Si les compositions testées s’avèrent dangereuses, UFC-Que choisir pointe surtout la responsabilité des autorités et fabricants. 6 ans après une première alerte sur leurs produits, déjà lancée par l’association, celle-ci dénonce le manque d'efforts réalisés. « Lorsqu’on les sollicite, les grandes marques répondent qu’elles n’ont pas à informer des éventuelles substances toxiques puisqu’elles ne sont pas soumises aux réglementations », précise Elisabeth Chesnais, journaliste à UFC-Que Choisir.
Cette fois-ci, l’association de consommateurs est rejointe par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Elles demandent aux autorités européennes d’étendre sans délai à toutes les fournitures scolaires la réglementation qui s’applique aux jouets.
Et rappellent que certaines marques, notamment de distributeurs, obtiennent bien souvent de meilleures notes que les produits de grandes marques aux différents tests.