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  • La pollution expose votre futur bébé à des troubles de santé mentale

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     AFP/Relaxnews
    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    L'exposition d'un bébé à la pollution atmosphérique alors qu'il est encore dans l'utérus peut accroître le risque de troubles de la santé mentale à l'adolescence, révèle une étude.

    Affections respiratoires, cancers, maladies cardiovasculaires… La pollution atmosphérique affecterait la santé physique de bien des façons, mais les scientifiques s'intéressent également depuis quelque temps à ses effets sur la santé mentale. C'est l'objet d'une nouvelle étude qui établit un lien entre exposition prénatale à la pollution de l'air et troubles de la santé mentale à l'adolescence. Un problème majeur si l'on considère que des milliards de personnes respirent aujourd'hui un air pollué à l'échelle mondiale.

    La pollution de l'air peut-elle être une source de stress, d'anxiété, voire de dépression ? C'est une question à laquelle tentent de répondre de nombreux chercheurs à travers le monde. Une étude publiée en avril dernier par l'European Society of Cardiology faisait état d'un risque accru d'épisodes de stress et de dépression chez les personnes les plus exposées; ce qui augmenterait par extension le risque de décès par maladies cardiovasculaires. "Nos résultats révèlent une double menace liée à la pollution de l'air : non seulement elle détériore la santé mentale, mais elle amplifie également de manière significative le risque de décès d'origine cardiaque associé à une mauvaise santé mentale", s'alarmait le Dr Shady Abohashem, l'un des auteurs de ces travaux.

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    Alors que le dernier rapport de l'entreprise suisse IQAir a révélé que seulement sept villes et pays respectaient les normes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en termes de qualité de l'air, ces nouvelles recherches menées par des chercheurs de l'université de Bristol, au Royaume-Uni, ont de quoi se révéler préoccupantes. Il en ressort que les bébés exposés à la pollution atmosphérique, alors qu'ils se trouvent encore dans l'utérus, ont davantage de risque de développer des problèmes de santé mentale à l'adolescence. "Il est important de souligner que ces résultats, en eux-mêmes, ne prouvent pas une association causale. Cependant, d'autres études récentes ont montré que les zones à faibles émissions semblaient avoir un impact positif sur la santé mentale", explique la Dr Joanne Newbury, principale auteure de ces travaux, dans un communiqué.

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    L'objectif de ces recherches était d'évaluer l'impact à long terme de l'exposition à la pollution sonore et atmosphérique au cours de trois périodes clés (grossesse, petite enfance, adolescence) sur trois troubles de la santé mentale (expériences psychotiques, dépression et anxiété). Ils ont pour cela analysé les données de 9.065 participants issus de la Avon Longitudinal Study of Parents and Children, une étude dans laquelle ont été incluses plus de 14.000 femmes enceintes au début des années 1990. Si l'exposition à la pollution sonore pendant l'enfance et l'adolescence a été mise en lien avec des symptômes d'anxiété, celle à la pollution atmosphérique a, elle, été associée à un risque accru d'expériences psychotiques et de dépression.

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    Hallucinations, paranoïa et dépression

    Publiés dans JAMA Network Open, ces travaux révèlent dans le détail que chaque augmentation de 0,72 microgramme par mètre cube de particules fines pendant la grossesse et l'enfance était liée à une hausse de 11% et 9%, respectivement, du risque d'expériences psychotiques à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Notons que les chercheurs font également état d'un risque accru de dépression (+10%) pour une telle exposition au cours de la grossesse. S'il s'agit d'une étude d'observation, il est important de préciser que l'ensemble de ces associations étaient toujours significatives après prise en compte d'autres facteurs de risque, dont les antécédents psychiatriques familiaux.

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    "L'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte sont des périodes critiques pour le développement des troubles psychiatriques : dans le monde entier, près des deux tiers des personnes touchées se sentent mal avant l'âge de 25 ans. Nos résultats s'ajoutent à un nombre croissant de preuves - provenant de populations et de lieux différents et utilisant des modèles d'étude différents - suggérant un impact négatif de la pollution de l'air (et potentiellement de la pollution sonore) sur la santé mentale", explique la Dr Joanne Newbury.

    Et de conclure : "Il s'agit d'une préoccupation majeure car la pollution de l'air est désormais une exposition courante, et la proportion de problèmes de santé mentale augmente à l'échelle mondiale. Comme la pollution est également une exposition évitable, les interventions visant à [la] réduire, telles que les zones à faibles émissions, pourraient potentiellement améliorer la santé mentale. Des interventions ciblées sur les groupes vulnérables, notamment les femmes enceintes et les enfants, pourraient également permettre de réduire plus rapidement l'exposition".

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    D'après des données de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la quasi-totalité de la population mondiale (99%) se trouvait dans des endroits où les seuils de pollution atmosphérique n'étaient pas respectés en 2019. A en croire le dernier rapport de IQAir, le Bangladesh, le Pakistan, l'Inde, le Tadjikistan, et le Burkina Faso étaient les cinq pays les plus pollués en 2023, avec un niveau annuel d'exposition aux particules fines jusqu'à 15 fois supérieur à la recommandation annuelle de l'OMS fixée à 5 µg/m3 ou moins. Notons que la moyenne annuelle à Paris est estimée dans ce rapport à 10,3 µg/m3, soit deux fois plus que le seuil préconisé par l'OMS.

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    Sources
    • ETX Studio
    • Newbury JB, Heron J, Kirkbride JB, et al. Air and Noise Pollution Exposure in Early Life and Mental Health From Adolescence to Young Adulthood. JAMA Netw Open. 2024;7(5):e2412169. doi:10.1001/jamanetworkopen.2024.12169
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