Mélanome : des suppléments en vitamine D réduiraient les risques de cancer de la peau
Selon une nouvelle étude transversale finlandaise, les personnes qui prennent régulièrement des suppléments de vitamine D seraient moins susceptibles de développer un mélanome au cours de leur vie, que les autres. Une voie à explorer toutefois davantage.
La vitamine D, et sa prise sous forme de suppléments, serait-elle liée directement au risque de développer un cancer de la peau ou plutôt au fait de s’en prémunir ? C’est en tout cas la théorie avancée par une étude réalisée en Finlande, un pays dans lequel les habitants, en manque de soleil, ont souvent besoin de se supplémenter en vitamine D.
Le taux de vitamine D testé sur près de 500 adultes à risque de mélanome
Pour vérifier ce lien de cause à effet, la recherche a impliqué 498 adultes finlandais déterminés par les dermatologues comme étant à haut risque de cancer de la peau, comme le mélanome, ainsi que le carcinome épidermoïde et le carcinome basocellulaire. Les participants à l'étude étaient âgés de 21 à 79 ans, dont 253 hommes et 245 femmes et ont été divisés en trois groupes en fonction de leur consommation de suppléments de vitamine D : non-utilisation, utilisation occasionnelle ou utilisation régulière.
Les chercheurs souhaitaient également savoir si l'utilisation régulière de suppléments de vitamine D correspondait à des taux sanguins plus élevés de vitamine D, connue sous le nom de calcidiol sérique ou 25-hydroxy-vitamine D3 qui représente la "forme de stockage" de la vitamine D dans le corps.
Après avoir testé les niveaux de calcidiol sérique chez 260 participants, les chercheurs ont découvert qu'une supplémentation régulière en vitamine D correspondait aux niveaux les plus élevés de calcidiol sérique et la non-supplémentation aux niveaux les plus bas.
Vitamine D, calcidiol et cancer
Pour l’auteur principal de l'étude, le Dr Ilkka T. Harvima, "La question de la vitamine D dans le contexte des cancers de la peau est intéressante, bien que très controversée" reconnait il. En effet, l’étude suggère que la vitamine D pourrait protéger contre le stress oxydatif et les dommages à l'ADN, qui sont associés au risque de cancer. La vitamine D peut également être impliquée dans la modulation immunitaire, en particulier dans la direction des cellules Treg [cellules T régulatrices] et Th2 dans la surveillance immunitaire.
Cependant, le Dr Kim Margolin, directeur médical du programme sur le mélanome du Saint John's Cancer Institute en Californie, non impliqué dans l'étude, a également réagi : "Il m'est presque impossible de croire qu'un seul nutriment puisse avoir un impact statistiquement et cliniquement significatif sur le développement d'une maladie qui nécessite autant d'apports différents". De plus, tous les experts ne conviennent pas que le calcidiol est un indicateur efficace des niveaux de vitamine D dans le corps.
Quelles sont les recommandations en vitamine D ?
Quoiqu’il en soit, pour l’auteur de l’étude, il existe de bonnes raisons de prendre de la vitamine D. Il convient toutefois de ne pas s’auto-médiquer et de ne pas dépasser les directives nationales. Pour rappel, selon les dernières données de l’Anses, datant de 2022, les apports moyens en vitamine D dans la population française par l’alimentation sont de :
- 5,2 microgrammes/jour pour les enfants de 1 à 3 ans ;
- 2,6 microgrammes/jour pour les enfants de 4 à 10 ans ;
- 2,9 microgrammes/jour chez les enfants de 11 à 17 ans ;
- 3,1 microgrammes/jour chez les adultes de 18-79 ans.