Cancer de la vessie : un symptôme évident doit vous amener à consulter
Le cancer de la vessie reste largement méconnu alors qu’il est responsable de 5000 décès par an. Son pronostic dépend d’une prise en charge précoce. Son premier symptôme est la présence de sang dans les urines. Le mois de la Vessie souligne l’importance de consulter face à ce symptôme.
"Trop méconnu du grand public, le cancer de la vessie est un véritable enjeu de santé publique. Il est primordial de faire connaitre au grand public les signaux d’alertes. Le mois du cancer de la vessie a pour objectif premier de faire prendre conscience au grand public de la gravité de ce cancer mais aussi du très bon pronostic s’il est diagnostiqué précocement" déclare le Dr Benjamin PRADERE, Urologue et membre du comité de cancérologie de l'Association Française d'Urologie (AFU). À l'occasion de la 4ème édition du Mois de la Vessie, l’AFU se mobilise pour déployer durant tout le mois de mai, une large campagne de sensibilisation et information sur ce cancer encore très méconnu.
Améliorer le diagnostic précoce
Bien que largement méconnu, le cancer de la vessie est dévastateur : 13 000 à 20 000 personnes supplémentaires touchées chaque année, 5 000 décès par an, 4 fois plus de cas chez les hommes que chez les femmes, 2e cancer urologique et un taux de rémission allant de 80% à 5%... Le cancer de la vessie métastatique est l’un des cancers au pronostic le plus sombre et l’un des grands défis de l’urologie des années 2020. En France, le tabagisme serait responsable de 53% des cas de cancer de la vessie chez les hommes et 39% chez les femmes.
Pourtant, dans 80 à 90% des cas, il est facile à repérer : le premier symptôme est la présence de sang visible dans les urines. Mais encore faut-il que le grand public le sache… C’est pourquoi l’AFU (et donc 90% des urologues français) se mobilise pour le Mois de la Vessie à travers une grande campagne de sensibilisation, une série de rendez-vous d’information, une journée Patients et différents évènements. Car le temps est le facteur le plus important pour survivre :
- Quand le cancer est pris à temps, la survie est de 80% à 5 ans ;
- Si le diagnostic est réalisé plus tard, on n’observe plus que 50% de survie,
- Et plus que 5% de survie au stade métastatique.
Il est donc primordial que les personnes puissent consulter au plus vite à l’apparition des premiers symptômes.
De nouvelles thérapeutiques bientôt disponibles
Les enjeux de ce mois de la vessie sont doubles : améliorer le diagnostic précoce mais aussi l’accès aux innovations thérapeutiques. "Côté innovations thérapeutiques, les nouveaux traitements qui ont été présentés à l’ESMO, sont au cœur de ce Mois de la Vessie. C'est l'enjeu pour les urologues et les patients d'avoir, dès que possible, ces nouveaux traitements à leur disposition" déclare le Pr Yann Neuzillet, Chirurgien urologue et membre du comité de cancérologie de L'AFU.
Les innovations thérapeutiques sont en effet nombreuses :
- Les immunothérapies avec en tête de liste les inhibiteurs du checkpoint immun ciblant PD-1 ont depuis 10 ans changer le pronostic des cancers métastatiques. Durant l'année écoulée, le développement de leur utilisation à des phases plus précoces de la maladie a permis d'obtenir la démonstration d'un bénéfice d'une prescription de nivolumab en situation adjuvante, c'est-à-dire dans les tout premiers mois après la chirurgie (cystectomie) pour traiter les cancers à haut risque de récidive.
- Aux stades plus avancés de la maladie, la délivrance de la chimiothérapie en association à des anticorps ciblant des molécules de surface spécifiques des cellules cancéreuses (Anticorps DrogueConjugués ou ADC) permet de traiter plus efficacement le cancer de la vessie tout en réduisant les effets collatéraux de la chimiothérapie. L'enfortumab vedotin est le premier ADC à avoir démontrer un intérêt pour prolonger la vie des patients après qu'ils aient reçu une chimiothérapie classique et une immunothérapie.
- Tout récemment, cette ADC en association avec une immunothérapie par pembrolizumab a fait la preuve d'une capacité à réduire de moitié le risque de décès des patients nouvellement diagnostiqués à un stade localement avancé ou métastatique. Cette immunothérapie avait déjà démontré un bénéfice pour les patients ayant reçu une chimiothérapie et pour ceux ne pouvant pas recevoir une chimiothérapie optimale. Il est donc à espérer que les autorités de santé valident rapidement leur utilisation dans cette nouvelle indication pour le bénéfice des patients.
- Enfin de nouveaux leviers d'action contre les cellules cancéreuses voient leur développement aboutir. Concrètement, les patients dont le cancer présente des altérations génétiques d'une protéine nommé FGFR peuvent bénéficier d'un traitement par un inhibiteur de cette molécule, l'erdafitnib, lorsque la maladie progresse l'administration d'une chimiothérapie classique et une immunothérapie. D'autres protéines, telle HER2, offrent des perspectives similaires.