Cancer du col de l’utérus : 4 femmes sur 10 toujours pas dépistées. Les mesures qui peuvent sauver des vies
Santé Publique France publiait hier son rapport sur la participation au programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus en France. Si certains chiffres sont encourageants, la stratégie (par invitation) est encore trop timide et le seuil à de couverture à atteindre encore loin.
Chaque année, le cancer du col de l'utérus touche près de 3 000 nouvelles femmes en France et cause environ 1 100 décès. Une question de santé publique qui n’est pourtant pas une fatalité : selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ce type de cancer pourrait être éradiqué grâce au dépistage et à la vaccination contre le papillomavirus humain. C’est dans ce sens qu’un dépistage organisé est prévu depuis 2018. Mais porte-t-il ses fruits ? Santé Publique France publiait hier, 4 juillet 2024, les progressions observées entre 2014 et 2023.
Un programme de dépistage organisé ambitieux
En 2018, le Programme National de Dépistage Organisé du Cancer du Col de l’Utérus (PNDOCCU) a donc été mis en place, avec pour objectifs de réduire l'incidence et la mortalité par cancer du col de l'utérus de 30 % en dix ans.
Pour atteindre cet objectif, le PNDOCCU vise à porter le taux de couverture du dépistage à 80 %, à réduire les inégalités sociales et territoriales en matière de dépistage et à améliorer la qualité des pratiques professionnelles.
Les modalités de dépistage et de suivi du cancer du col de l'utérus sont basées sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l'Institut national du Cancer (INCa). La population cible inclut les femmes immunocompétentes âgées de 25 à 65 ans n'ayant pas subi d'hystérectomie totale, qu'elles soient vaccinées ou non contre le HPV. La cytologie de dépistage est préconisée chez les femmes âgées de 25 à 29 ans tous les trois ans, tandis que le test HPV est recommandé tous les cinq ans pour les femmes de 30 à 65 ans.
Quels résultats aujourd’hui ?
Depuis la mise en place du dépistage organisé, les choses ont avancé, mais pas suffisamment, détaille le rapport.
Le taux de couverture standardisé à l’échelle nationale est de 59,5 % (environ 6 femmes sur 10) soit en hausse d’un point par rapport à la période triennale (trois ans) précédente (pour 2019-2021). Encore loin des 80 % espérés.
En France hexagonale quatre départements présentent toutefois des taux proches, voire supérieurs, aux taux de couverture européen acceptable (qui vise les 70%) : Isère (70,8 %), Morbihan (69,3 %), Rhône (69,1 %), Finistère (69,1 %). L'ile de France et les région d'Outre Mer sont en revanche parmi les taux les plus bas.
Un dépistage par invitation toujours timide
En revanche, parmi les femmes dépistées, la proportion de femmes ayant réalisé un test suite à un courrier d’invitation est de 11,6 % sur la période 2020-2022. Un chiffre encore bas, mais en constante évolution tout de même, puisqu’elles étaient seulement 7,5 % en 2019-2021 et 3,3 % en 2018-2020. "Cela souligne la montée en charge progressive du programme de dépistage organisé et l'appropriation des nouvelles modalités de cotation par les professionnels de santé (préleveurs, biologistes, anatomopathologistes)" souligne le rapport.
Les biologistes vont pouvoir réaliser ces examens
Un taux qui pourrait toutefois augmenter, grâce aux dernières mesures de simplification permises par l’Assurance-Maladie. La semaine dernière, celle-ci a fait savoir que les biologistes seront désormais autorisés à réaliser ce dépistage sans prescription médicale et sur simple présentation du courrier d'invitation DOCCU, envoyé par l'Assurance Maladie par mail ou par courrier papier.
Pour plus de renseignements vous pouvez également vous rendre sur https://jefaismondepistage.e-cancer.fr/cancer-du-col-de-l-uterus/