Un nouveau traitement réduit de 74% la progression d’un type rare de cancer du sang
Le ciltacabtagène autoleucel, connu sous le nom commercial Carvykti, réduirait de 74% le risque de progression du myélome multiple, un cancer du sang rare. Les résultats de l’étude ont été présentés à la réunion annuelle de la Société américaine d’oncologie médicale, ASCO 2023.
Le myélome multiple est un cancer de la moelle osseuse qui se caractérise par la prolifération excessive dans la moelle osseuse d’un type de globule banc, les plasmocytes. Il peut endommager les os, les reins et le système immunitaire. C’est un cancer rare puisqu’il touche 7 personnes sur 100 000 chaque année. Le traitement repose sur la chimiothérapie associée à une thérapie ciblée ou à des médicaments de soutien comme les corticostéroïdes, par greffe de cellules souches, ou par chirurgie. Il vise à ralentir ou interrompre la progression de la maladie pendant une longue période.
L’augmentation du nombre de cas de myélome multiple et du nombre de patients dont la maladie ne réagit plus au traitement standard a incité des chercheurs à tester un nouveau traitement plus efficace : le Carvykti. Ce traitement modifie génétiquement les cellules immunitaires du corps pour mieux combattre le cancer.
Une étude menée sur plus de 400 malades
Selon une étude publiée lundi 5 juin, le Carvykti réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 74%. Ce résultat prometteur est issu d’un essai clinique mené pendant 16 mois sur 419 patients atteints de myélome multiple et dont le traitement classique (le lénalidomide) s’était avéré inefficace. La moitié d’entre eux avait reçu du Carvykti et l’autre moitié des médicaments généralement prescrits pour traiter cette maladie.
Concrètement, le Carvykti est un traitement par cellules CAR-T (Chimeric Antigenic Receptor - T), une stratégie d’immunothérapie qui vise à combattre le cancer en s’appuyant sur le propre système immunitaire du patient. Les cellules CAR-T sont des lymphocytes T modifiés génétiquement pour les “éduquer” à éliminer les cellules cancéreuses. Elles sont ensuite réinjectées chez le patient malade.
Des effets indésirables signalés
Le traitement par cellules CAR-T peut provoquer des effets secondaires indésirables. L’étude indique que le nombre d’effets indésirables graves à potentiellement mortels était légèrement plus élevé dans le groupe ayant reçu le Carvykti que dans l’autre groupe (97% contre 94%). Plus de la moitié d’entre eux ont vu leur système immunitaire réagir de façon excessive et environ 5% d’entre eux ont souffert d’un syndrome de neurotoxicité. L’essai clinique se poursuit avec un suivi des patients à long terme pour identifier les effets et les impacts du traitement sur la qualité de vie.