Ureaplasma parvum : transmission, traitement, est-ce une IST ?
Ureaplasma parvum est une espèce de mycoplasme naturellement présente dans le microbiote. Cette bactérie fait partie des micro-organismes commensaux, vivant dans un milieu biologique spécifique, et dans notre cas, dans le vagin. Il ne s’agit donc pas d’une IST (infection sexuellement transmissible), comme nous l’explique notre experte, la Docteure Odile Bagot.
Définition : est-ce que ureaplasma parvum est une IST ?
"L’infection à mycoplasme ureaplasma parvum n’existe pas, indique le docteur Odile Bagot, gynécologue médicale et obstétrique. Les ureaplasma parvum sont des espèces de mycoplasmes dont le portage est naturel et normal au sein du microbiote vaginal".
Le microbiote vaginal est composé à 90 % de lactobacille, des espèces de bactéries lactiques. Ces bactéries se développent dans le vagin au moment de la puberté ; il s’agit de la flore de Döderlein.
Les 10 % restants sont des microorganismes tels que Gardnerella vaginalis. E. Coli, candida albicans…
Présente en excès dans les voies génitales, elle est susceptible de déséquilibrer le microbiote.
"Lorsque plus de 10 % de ces bactéries se développent, cela crée un déséquilibre de la flore vaginale appelé dysbiose. Ce déséquilibre de la flore peut entraîner une vaginite, infection des voies génitales basses ou vulvovaginite à streptocoque, à colibacille ou à Ureaplasma parvum,” explique notre experte.
Chez l’homme, asymptomatique, le sperme peut être contaminé. La contamination peut donc se faire de l’homme vers la femme, mais aussi de la femme en cas de portage sain vers l’homme. Et d’ajouter que "le seul mycoplasme qui est une IST (infection sexuellement transmissible) est le mycoplasma genitalium".
Infection à mycoplasma genitalium : qui le transmet, est-ce grave ?
Causes et transmission chez l'homme et la femme
Le mycoplasma genitalium se transmet lors des rapports sexuels, par un partenaire contaminé. Lorsque des symptômes apparaissent, il s’agit plutôt d’écoulements vaginaux chez la femme ou d’une inflammation au niveau de l’urètre chez l’homme (urétrite). L'urétrite se manifeste par des écoulements parfois purulents, une irritation du méat urinaire ou des douleurs lors de la miction.
Est-ce grave ?
"L’infection à mycoplasma Genitalium peut être grave et justifie une prise en charge. Il en est de même pour l'infection à chlamydia ou à gonocoque par exemple, pouvant entraîner des complications parfois graves, comme la salpingite ou la pelvipéritonite. Souvent asymptomatiques, ces infections à chlamydia ou à gonocoque doivent être dépistées" précise notre experte.
Toutefois, d'autres infections à mycoplasme pourraient être plus dangereuses, comme ureaplasma urealyticum, chez la femme enceinte. Pour autant cela ne justifie pas d'en faire la recherche systématiquement lors d’une grossesse. Tout comme ureaplasma parvum, ureaplasma urealyticum est naturellement présente dans la flore vaginale. Normalement présente en faible quantité, une présence en excès d'ureaplasma urealyticum peut entraîner un déséquilibre, et parfois, des symptômes au niveau des voies génitales (atteinte de l'endomètre, du col de l'utérus, etc.).
La salpingite est une inflammation des trompes de Fallope potentiellement grave pour la femme, puisqu’elle peut être responsable d’une infertilité. La pelvipéritonite est une inflammation du péritoine du petit bassin, faisant suite à une infection des trompes ou des ovaires, avec potentiellement les mêmes conséquences que la salpingite.
Comment attrape-t-on l'Ureaplasma parvum ?
La transmission est différente de celle des autres IST. Comme l'explique notre médecin, "on ne l’attrape pas, on l’a naturellement. Seulement parfois, ce mycoplasme est présent en quantité supérieure à la normale. Lorsque nous sommes malades, en cas de bains répétés en piscine par exemple, le nombre de lactobacilles diminue et la flore normale est alors altérée. Et si elle est altérée, les autres germes pathogènes se développent, dépendamment de l’hygiène de vie, de l'alimentation et des modifications hormonales".
Quels sont les symptômes ?
Le plus souvent, les patientes ne présentent pas de symptômes, on dit qu'elles sont asymptomatiques. "La femme n’a pas systématiquement de pertes vaginales, de mauvaises odeurs, de démangeaisons ou de douleurs dans la région pelvienne. En revanche, si toute la flore vaginale est déséquilibrée, la dysbiose peut provoquer des pertes légèrement colorées (jaunes) ainsi que quelques désagréments, comme une sensation de brûlure à la miction", explique le Dr Bagot. "Ce n’est qu’en cas de gêne et de symptômes que nous recherchons ureaplasma parvum".
Diagnostic : biologie positive est-ce grave ? (conséquences possibles)
Lors d’une recherche d’IST, la laboratoire d'analyses médicales peut faire une bactériologie complète. "C’est pourquoi les résultats peuvent mentionner la présence d’ureaplasma parvum, ce qui inquiète généralement les patientes, mais à tort", précise notre médecin gynécologue. "Les recherches d’IST ont lieu grâce à un frottis bactériologique ou à un prélèvement bactériologique avec écouvillon, une sorte de coton-tige médical. Les infections sexuellement transmissibles peuvent aussi avoir lieu en auto-prélèvement, surtout dans le cadre d’un dépistage", indique le docteur Odile Bagot.
Comment traiter Ureaplasma parvum ?
Si la patiente ne présente pas de symptômes, le médecin ne recherche pas d’infection : aucun traitement n’est mis en place. "En cas de symptômes, nous soignons la patiente par un traitement antibiotique court de 4 comprimés en une prise, avec de l’azithromycine par exemple" conclut le Dr Bagot.