5 choses qu'il ne faut pas faire lorsque l'on prend un contraceptif hormonal
Pilule, patch, anneau vaginal, implant, injection intramusculaire… Les moyens de contraception sont nombreux et variés. Tout comme les erreurs sont fréquentes ! Découvrez celles à éviter au risque d’amoindrir l’efficacité de votre contraception ou, même, d’affecter votre santé.
Cacher ses antécédents personnels
"Il ne faut jamais cacher ses antécédents personnels ou familiaux à un professionnel de santé. Avant d'opter pour un contraceptif hormonal, les facteurs de risque du patient doivent en effet être passés en revue", assure le Dr Odile Bagot, gynécologue.
L’utilisation d’une pilule combinée (un comprimé qui contient deux hormones, ndlr) est ainsi à proscrire chez certaines femmes, en raison "d’un risque plus important de thrombose veineuse (phlébite ou embolie pulmonaire) et artérielle (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde)", prévient le Ministère de la santé.
Le site gouvernemental révèle également que la pilule est contre-indiquée chez "les femmes victimes d’accident vasculaire cérébral, d’angine de poitrine ou d’un infarctus du myocarde, d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire, les femmes souffrant d’un diabète grave avec complications vasculaires, les femmes dont la tension est supérieure à 160/95, les femmes ayant des taux très élevés de lipides dans le sang (cholestérol ou triglycérides), les femmes ayant ou ayant eu une inflammation du pancréas, les femmes souffrant d’une insuffisance rénale sévère ou aigue, les femmes ayant ou ayant eu un cancer du sein ou de l’utérus…", pour ne citer qu'elles.
Avant de choisir son contraceptif, la transparence est donc de mise.
Ne pas se protéger après des vomissements ou une diarrhée
Une diarrhée ou des vomissements sévères survenant dans les 3 heures suivant la prise de pilule peuvent entraîner une inefficacité de celle-ci.
"Les hormones contenues dans les pilules risquent de ne pas être suffisamment absorbées et l’effet contraceptif peut disparaître", précise le site Vidal.
La bonne réaction ? "Il faut se protéger et reprendre tout de suite une pilule", conseille le Dr Bagot.
S’automédicaliser
Certains médicaments, tels que les antibiotiques (rifampicine et rifabutine), les antifongiques et certains anticonvulsivants (principalement la phénytoïne, la carbamazépine, la primidone, le topiramate et l’oxcarbazépine), peuvent réduire l’efficacité des contraceptifs hormonaux.
C’est aussi le cas des médicaments antiépileptiques, antituberculeux, antimigraineux et antiviraux (utilisés notamment pour traiter le sida).
"Encore une fois, il ne faut jamais cacher les médicaments que l’on prend", prévient le Dr Bagot.
Avoir recours à la phytothérapie
Le millepertuis et la pilule font mauvais ménage. La plante, présente dans certains produits de phytothérapie, peut diminuer l'efficacité des contraceptifs hormonaux à base de progestérone (oraux et implantés), selon l'agence du médicament anglosaxonne (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency - MHRA).
Le Dr Bagot souhaite, de son côté, nuancer les effets du millepertuis : "Tout dépend de la dose consommée", rappelle-t-elle.
Fumer
Combiner cigarette et hormones contraceptives n'est pas une très bonne idée.
"Les méthodes de contraception estroprogestative (contraception orale combinée, patch, anneau intravaginal) ne doivent pas être utilisées car elles vous exposent à de graves problèmes de santé (risque d'un caillot dans le sang)", prévient le site Améli.
En réalité, tout dépend de la contraception adoptée, souligne le Dr Bagot.
"Les pilules purement progestatives et l’implant ne présentent pas de contre-indication avec le tabac. Si l’on ne peut prendre que la pilule, alors on intègre le risque cigarette dans le risque vasculaire global. Une jeune fumeuse sans surpoids et sans risque cardiovasculaire, peut prendre la pilule. Les femmes doivent avoir le choix ! Mais pour ça, il faut d’abord en discuter avec le professionnel de santé… et ne pas oublier de tout dire, même que l’on est tête en l’air ou que l’on fume".
Interrompre puis reprendre la pilule
Prendre la pilule par intermittence est dangereux. Ce mauvais réflexe accroît les risques cardio-vasculaires et notamment l’apparition de phlébite.
"Le risque vasculaire est à son maximum les six premiers mois. Il ne faut donc surtout pas arrêter puis reprendre la pilule, car on doit est de nouveau soumise à ce risque, sans parler des autres effets dus à l’adaptation du corps, comme les saignements", conclut le Dr Bagot.