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  • Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens révise ses recommandations sur les examens pelviens

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    en collaboration avec Odile Bagot (Gynécologue-obstétricien)

    Lors du congrès Pari(s) santé femmes qui se tient cette fin de semaine, mené sous le signe de la bienveillance dans la relation médecin-patient, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) a rendu publiques de nouvelles recommandations pour la pratique clinique (RPC) de l'examen pelvien. Celui-ci devrait intervenir en cas de nécessité seulement.

    Les temps changent, et la façon dont on perçoit les examens pelviens chez son médecin aussi. Ainsi, face aux voix qui se sont élevées contre des examens et touchers pelviens douloureux, voire parfois effectués dans un cadre problématique (mentionnons toutefois que ce n’est pas une majorité), le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) a réagi en analysant le sujet scientifiquement... Le 25 janvier, le CNGOF a rendu ses conclusions et ses recommandations destinées aux spécialistes, mais aussi aux généralistes de plus en plus impliqués dans les suivis gynécologiques, et aux sages-femmes. Ces conseils visent à restaurer la confiance avec leurs patientes.

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    Le toucher pelvien et le spéculum, plus systématiques en consultation gynécologique

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    Selon les nouvelles recommandations, la systématicité du toucher vaginal et du spéculum doit être réservée à des cas bien spécifiques. 26 situations ont ainsi été détaillées, dont voici les principales :

    • Ces examens pelviens ne doivent pas être indispensables en vue d'une prescription d'une contraception hormonale et de son suivi, en revanche, ils sont recommandés pour la pose et le suivi d'un DIU. Il est impossible de trancher pour la pose d'un diaphragme, faute de données ;
    • Au-delà de la contraception, l'examen pelvien ne doit pas non plus être systématique dans le cadre du dépistage du cancer de l'ovaire ;
    • Il ne doit plus être systématique non plus, lors d'un suivi de grossesse pour une femme asymptomatique, sans facteur de risque ;
    • L'examen pelvien ne doit pas être systématique en consultation postnatale.
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    Toucher vaginal et spéculum restent toutefois recommandés dans le dépistage du cancer du col, en cas de suspicion d'endométriose, de douleurs pelviennes, de masse abdominale ou pelvienne, de saignement chronique, d'urgence (pour préciser le diagnostic et évaluer la gravité), d'incontinence urinaire, de prolapsus ou d'infertilité. Et dans le cas d’une grossesse, en cas de douleurs ou de saignements.

    Restaurer la confiance dans l‘examen gynécologique

    Le CNGOF recommande également de questionner les patientes sur l'existence de violences actuelles ou passées, l'examen pelvien étant “moins bien vécu (anxiété, inconfort, douleurs, gêne, honte) chez les femmes ayant des antécédents de violence que chez les femmes n'en présentant pas”. Mais également de toujours expliquer clairement la nécessité d’un examen à sa patiente avec de procéder à l’usage d’un spéculum par exemple.

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    Pour le Dr Olivier Multon, gynécologue obstétricien et vice-président du CGNOF contacté par Doctissimo, la révision du sujet était importante : “On a vu une certaine effervescence à propos des sujets de bienveillance, de consentement, d’empathie, qui nous a appelés à faire encore mieux. Les examens pelviens au centre de mises en causes, notamment dans des accusations de viol, ont interpellé la profession. Il était important d’interroger notre pratique du toucher pelvien, qui n’avait jamais été remise en cause en France, et de l’interroger sous le regard des données acquises de la science, pour savoir quand cela est nécessaire et quand cela ne l’est pas.”

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    La notion d’explication et de consentement lui semble également primordiale aujourd’hui :

    “Ça ne remet pas en cause l'intérêt important de l’examen pelvien en cas de besoin. Mais tout ça doit se faire désormais après explications, “pourquoi le geste est important, quel est l'intérêt du toucher et pourquoi le consentement de la patiente est nécessaire” évoque-t-il.

    "Le risque de passer à côté de masses ou de kystes"

    Des recommandations légitimes dans notre société, mais qui ne sont pas totalement accueillies sans réserves du côté des praticiens. Pour le Dr Odile Bagot, gynécologue et membre de comité d’experts, la recommandation est tout à fait audible en ce qui concerne les examens de grossesse qui, sans antécédents ni plaintes de la maman, n’ont pas besoin d’un toucher vaginal à chaque consultation. Elle est plus prudente en ce qui concerne les consultations gynécologiques de routine :

    “Dans de nombreux cas, des femmes sans aucun symptôme viennent consulter pour renouveler par exemple leur pilule, et le toucher vaginal permet à ce moment le dépistage d’un kyste à l’ovaire totalement asymptomatique. Si ces femmes là, sans indication d'échographie, sans douleur, ne se voient pas proposer d’examen, elles risquent de passer à côté de leur kyste, d’un fibrome, ou d’un kyste endométriosique”.

    Elle insiste cependant sur une notion commune : “Cela doit toutefois être fait dans un cadre de confiance, bien expliqué, et si cela est bien fait, cela ne doit pas causer de douleurs.” rappelle-t-elle.


    Sources

    Communiqué du CGNOF, 25 janvier 2023.

    Entretien mené avec le Dr Olivier Multon, gynécologue obstétricien et vice-président du CGNOF.

    Entretien mené avec le Dr Odile Bagot, gynécologue.

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