En cas d’AVC, il ne faut pas piquer les doigts de la victime mais composer le 15 !
C’est une rumeur qui persiste depuis plusieurs années et fait l’objet de publications virales sur le réseau social Facebook. Elle prône une méthode particulière issue de la médecine chinoise pour sauver une victime d’AVC : lui piquer les dix doigts avec une aiguille. En plus d’être totalement fausse, cette croyance peut être dangereuse. Le point sur la question avec le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
C’est le genre de publication qui se répand comme une traînée de poudre et revient régulièrement. Elle donne une "astuce" santé que "tout le monde devrait connaître" : en présence d’une personne faisant un accident vasculaire cérébral, "il faut piquer les sommets de l’ensemble des dix doigts de la victime pour les faire saigner et elle reviendra à la vie". Déjà démentie en 2020 par l’AFP, cette fakenews se propage plus particulièrement dans différents pays d’Afrique, comme le Kenya, le Ghana ou le Nigéria.
Une rumeur fausse et dangereuse
Cette idée de "traitement" s’inspire de la médecine chinoise. Mais elle est totalement fausse. Dans le cadre d’un AVC, il faut en connaître les principaux signes pour que si une personne en est victime devant vous, prévenir les secours le plus rapidement possible. Comme le confirme le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo : "C’est une course contre la montre qui s’enclenche en cas d’AVC, il faut faire le 15 ou le 18 en urgence".
Les signes à reconnaître
Pour savoir si une personne fait un AVC ? Il y a quelques grands signes à connaître :
- La victime peut ressentir un engourdissement ou un affaissement du visage et de la bouche parfois ou d’un seul côté du corps (bras ou jambe) ;
- Elle peut devenir confuse, avoir du mal à comprendre ce qu’on lui dit ;
- Elle peut avoir subitement une difficulté à parler ou à marcher, avec vertiges et pertes d’équilibre ;
- Elle peut ressentir un mal de tête intense d’origine inconnue ou faire un malaise et perdre connaissance.
"Lorsque l’on constate un ou plusieurs de ces signes, il n’y a pas une seconde à perdre il faut prévenir les secours" martèle encore le Dr Gérald Kierzek. "Et ce même s’ils sont transitoires, lorsqu’il s’agit d’un AIT, un accident ischémique transitoire, et que la personne récupère ses facultés quelques minutes après".
Une perte de chances
Ce genre de publication peut causer du tort aux victimes d’AVC, car à chaque minute qui passe, c’est un million de neurones qui meurent dans le cerveau. En plus, si les piqûres réalisées ne sont pas faites avec des aiguilles stériles, il y a un risque d’infection pour la victime. En somme, en cas d’AVC ou de suspicion, il faut appeler les secours c’est le seul réflexe qui rendra service à la victime, limitera ses séquelles et lui évitera potentiellement de mourir.
"La médecine chinoise c’est très bien mais pas pour l’urgence" résume le Dr Kierzek. Rappelons que les AVC sont la seconde cause de mortalité dans le monde chez les plus de 60 ans, selon l’Organisation mondiale de la Santé et qu’une personne sur six en fera un au cours de sa vie.