Artère coronaire : anatomie, pathologie et traitements
Les artères coronaires sont les principaux vaisseaux du cœur. Lors d'une maladie coronarienne, le flux sanguin, chargé en oxygène, n'est pas correctement acheminé vers le muscle cardiaque. La cause principale retrouvée chez de nombreux patients est le dépôt de plaques de cholestérol appelé athérome. Quels sont les symptômes d'une artère rétrécie ou bouchée et comment la traiter ?
Anatomie : c'est quoi une artère coronaire, combien d'artères dans le cœur ?
"Les artères coronaires sont les vaisseaux du cœur", explique d'emblée le Professeur Gérard Helft, cardiologue interventionnel et président de la fédération française de cardiologie (FFC). "Elles sont présentes à la surface du cœur sous forme de couronne. Nous comptons au total trois artères coronaires : l'artère coronaire droite et l'artère coronaire gauche, qui se divise en deux artères principales. Chaque artère coronaire possède des branches secondaires. Le rôle des artères coronaires est d'alimenter le cœur en oxygène. Son rôle est donc primordial pour l'organisme" précise le cardiologue.
Les artères coronaires prennent naissance au niveau de l'aorte, située sur la partie supérieure du cœur. L'artère coronaire gauche est, en règle générale, la plus importante. En effet, elle nourrit la majeure partie du ventricule gauche.
Quelles sont les pathologies possibles : coronaropathie ou maladies coronariennes
Artère bouchée : athérosclérose ou insuffisance coronarienne
La principale maladie coronarienne est l'athérosclérose coronaire. L'athérosclérose est le durcissement et le rétrécissement des parois de l'artère causée par des dépôts de graisse à l'intérieur des parois artérielles. L'athérosclérose entraîne une insuffisance coronarienne, qui se caractérise par un approvisionnement en sang insuffisant jusqu'au muscle cardiaque (myocarde), en raison de l'interruption ou du blocage de la circulation sanguine. Souvent, les dépôts graisseux qui forment des plaques sont des amas de LDL-cholestérol, appelés communément "mauvais cholestérol".
"L'encrassement des artères provoque un rétrécissement de l’intérieur des artères, ce qui laisse moins bien passer le sang", précise le Pr Gérard Helft. "Cette mauvaise irrigation est souvent responsable de l'angine de poitrine ou angor, qui se manifeste par des douleurs dans la poitrine".
Caillots qui se forment dans les artères coronaires
Un caillot peut se former dans les artères coronaires du cœur. Le caillot de sang peut se former autour de la plaque de cholestérol. L'apport en sang est interrompu. "L'athérosclérose favorise l'obstruction brutale des parois des vaisseaux sanguins : l'occlusion des artères coronaires est alors susceptible de déclencher un infarctus du myocarde, une affection cardiaque grave. Il faut savoir que le caillot de sang ne prend pas toujours naissance dans l'artère coronaire elle-même", poursuit le cardiologue. "Il peut, dans certains cas, provenir de l'oreillette gauche, ce qui bloque donc l'artère coronaire".
Selon notre spécialiste, l'infarctus du myocarde touche entre 100 000 et 120 000 personnes chaque année en France. "Encore plus de personnes sont touchées par les maladies coronariennes".
Quels sont les symptômes d’une artère coronaire bouchée ?
Les symptômes principaux d'une artère coronaire bouchée sont les douleurs dans la poitrine, surtout à l'effort, lorsque l'on marche rapidement par exemple. "La douleur diminue quand nous relâchons l'effort physique. Ces types de douleurs sont les signes précurseurs de l'infarctus du myocarde".
La douleur se caractérise par une sensation d'oppression ou de serrement dans la poitrine. La douleur survient le plus souvent au milieu du thorax. Elle irradie parfois dans le dos, dans la mâchoire ou vers le bras gauche, plus rarement dans les deux bras. D'autres symptômes peuvent survenir, tels qu'une sensation de mal-être, une transpiration excessive accompagnée de sueurs froides. Des difficultés respiratoires apparaissent parfois ainsi que des nausées et des vomissements. Ces signes sont caractéristiques, mais ils sont variables d'une personne à une autre.
L’apparition d’une telle douleur au repos, douleur qui persiste plus de 20 minutes, doit faire faire évoquer une obstruction complète de l’artère, responsable d’un infarctus. Dans ce cas, l’appel au 15 est nécessaire et important. Chez la femme également, l’infarctus se manifeste dans 9 cas sur 10 par une telle douleur dans la poitrine.
Quelle est la cause des maladies des artères coronaires ?
Les maladies coronariennes sont principalement causées par une accumulation de dépôts de cholestérol, formant une plaque et bouchant les parois des artères. Les maladies coronariennes sont favorisées par des facteurs de risque :
- L’hypertension artérielle ;
- Tabagisme ;
- Diabète ;
- Excès de cholestérol ;
- Stress ;
- Sédentarité.
Examens des artères : coronarographie
L'examen de référence des artères coronaires est la coronarographie. Il s'agit d'un examen invasif, qui consiste en l'injection d'un produit de contraste opaque aux rayons X pour visualiser l'ensemble des artères coronaires. La coronarographie est aussi nommée radiographie des coronaires ou angiographie coronaire. Cet examen permet d'identifier un rétrécissement des parois nommé sténose, grâce à l'insertion d'une sonde jusque dans les coronaires.
L'injection du produit se fait à l'aide de mini-sonde, adaptée à la morphologie de l'artère coronaire droite et de l'artère coronaire gauche. La sonde, extrêmement fine, est insérée dans une grosse artère du bras ou au niveau de l'aine (artère fémorale) du patient grâce à un cathéter, une sorte de tube souple.
On est habituellement à jeun pour passer cet examen, qui se déroule dans une salle de radiologie et qui est réalisé par un médecin cardiologue.
Traitement : comment soigner une maladie coronarienne ?
Coronarographie interventionnelle
La coronarographie ne sert pas uniquement d'examen diagnostic. Elle permet aussi d'effectuer des gestes thérapeutiques comme l'angioplastie coronaire en cas d'obstruction ou de rétrécissement des artères coronaires. Cette technique permet de déboucher l'artère du patient.
Pose de stent ou pontage coronarien
La pose d'un stent est le traitement de référence indiqué en cas d'infarctus du myocarde. L'objectif est de maintenir l’artère du cœur ouverte pour permettre au sang oxygéné de circuler jusqu'au muscle cardiaque. Le stent est toujours enduit de médicaments. "Le stent se présente sous la forme d'un petit grillage métallique à insérer derrière l'artère, lui permettant de rester ouverte. En cas de rétrécissements très nombreux, un pontage coronarien par chirurgie peut être recommandé. Dans cette situation, l'intervention se pratique sous anesthésie générale" précise le président de la fédération française de cardiologie. Le pontage aorto-coronarien consiste à prélever une artère ou une veine au niveau de la jambe du patient afin de créer une nouvelle voie de passage du sang vers le cœur et ainsi contourner l'artère bouchée.
Traitements médicamenteux
Les traitements médicamenteux sont utiles et indispensables en cas de maladie coronarienne. Pour empêcher la progression de la maladie et prévenir les récidives, un médicament antiagrégant plaquettaire est prescrit (souvent de l'aspirine à petites doses). Les médicaments limitent l'apparition de nouveaux caillots sanguins au niveau des artères coronaires.
Prévention : comment maintenir ses artères en bonne santé ?
Il existe certains facteurs sur lesquels nous ne pouvons pas agir, comme l'hérédité coronaire ou l'âge, qui fait augmenter les risques cardiovasculaires.
En revanche, il existe des facteurs de risque dits modifiables, pour lesquels nous pouvons réagir. Pour préserver sa santé cardiovasculaire et ses artères coronaires, une bonne hygiène de vie est indispensable. Il est recommandé d'arrêter de fumer, de lutter contre la sédentarité en pratiquant une activité physique régulière et de prêter une attention particulière à son alimentation (aliments à faible teneur en graisses, en sel, en sucres par exemple.)
Les maladies sous-jacentes et les dyslipidémies doivent être traitées. C'est le cas du diabète, de l'excès de cholestérol ou de l'hypertension artérielle par exemple.
"Dans tous les cas, en cas de symptômes à l'effort ou d'essoufflement inhabituel pour un effort pour lequel vous n’aviez pas de symptômes, il faut consulter votre médecin traitant" rappelle le médecin.