Photothérapie : principe, indications, durée, risques 

Julie Giorgetta Journaliste santé / parentalité

Définition : quel est le principe de la photothérapie ?

La photothérapie est une technique qui consiste à reproduire de façon artificielle le rayonnement solaire à des fins thérapeutiques. Le plus souvent, ce traitement est réalisé à l’aide de tubes fluorescents émettant des UVA ou des UVB. "Les rayonnements émis sont très spécifiques et diffèrent de ceux que l’on peut trouver dans les cabines UV des centres de beauté. La délivrance de l’énergie solaire reçue par le patient est très progressive et minutieusement calculée pour ne pas dépasser la dose maximale autorisée car tous les rayons ultraviolets reçus sont mémorisés par l’organisme. C’est ce que l’on appelle l’énergie cumulative", informe le Dr Marc Perrussel. Cela permet d’éviter les effets délétères sur la peau (risque de brûlures et de mélanome). Les bénéfices et résultats sont progressifs et visibles au fil des séances.

Quelles sont les maladies que l'on peut traiter grâce à la photothérapie ? 

Psoriasis, cancer, eczéma, vitiligo, ictère du nouveau-né...

Plusieurs maladies de peau s’améliorent voire disparaissent avec le soleil grâce à l’action immunosuppressive des UV. "C’est précisément l’effet que la photothérapie cherche à obtenir dans le cadre de maladies cutanées inflammatoires telles que le psoriasis ou la dermatite atopique, aussi appelée eczéma constitutionnel", commente le dermatologue. D’autres pathologies cutanées comme le lichen plan, le vitiligo, la folliculite, le pityriasis rosé de Gibert ou encore le prurit chronique répondent favorablement à ce traitement. La photothérapie peut également être indiquée dans le traitement de certains cancers de la peau comme le cancer épidermotrope, ainsi qu’en cas de jaunisse du nourrisson (ictère), de troubles du sommeil ou de dépression saisonnière car la lumière joue sur le moral. 

Comment fonctionne la photothérapie en dermatologie ? Combien de temps dure une séance ?

Le patient s’installe dans une cabine de photothérapie, semblable à une cabine de bronzage, munie de tubes fluorescents qui mesurent entre 1,20m et 1,50m de haut pour traiter le corps entier. Il existe également des tubes plus petits pour traiter les cas de dermatoses localisées comme le cuir chevelu, les mains ou les pieds (photothérapie locale). Le port de lunettes spéciales est indispensable et les organes génitaux masculins doivent être protégés à l’aide d’une coque.

La durée, le type de photothérapie (UVA1 ou UVB large spectre) et la dose du traitement sont déterminés par le dermatologue en fonction du phototype du patient. En pratique, deux à trois séances par semaine sont proposées et celles-ci doivent être espacées d’au moins 24 heures afin d’éviter les brûlures. Les premières séances de photothérapie n’excèdent généralement pas une minute, puis la durée d’exposition est progressivement augmentée sans jamais dépasser dix minutes.

Le traitement pourra être renouvelé en cas de récidive mais l'utilisation de la photothérapie doit être limitée dans le temps, compte tenu de son risque de toxicité. 

Pour rappel, les phototypes sont les suivants : 

• Type 1 : Brûle toujours et ne bronze jamais ;
• Type 2 : Brûle toujours et bronze parfois ;
• Type 3 : Brûle parfois et bronze facilement ;
• Type 4 : Brûle rarement et bronze facilement ;
• Type 5 : Peaux brunes (origines asiatiques, moyen-orientales, sud-américaines, etc.) ;
• Type 6 : Peaux noires. 

Effets secondaires : quels sont les risques de la photothérapie ?

La photothérapie expose à un certain nombre d’effets secondaires. À court terme, elle peut provoquer :

• Des coups de soleil : "Plus la peau est claire, plus on est sensible, et plus on risque d’avoir des coups de soleil. C’est la raison pour laquelle une surveillance médicale est mise en place et qu’il est possible d’ajuster la dose d'UV en conséquence", indique le Dr Marc Perrussel ;
• Une sécheresse cutanée : En principe, l’application quotidienne de crème hydratante permet de prévenir ou de réduire ce phénomène ;
• L’apparition de tâches de rousseur : Celles-ci disparaissent généralement à la fin du traitement ;
• Un risque de réactivation du virus de l’herpès labial (herpès simplex) chez les sujets concernés. 

À plus long terme, la photothérapie pourrait favoriser le cancer de la peau. "Toutefois, les doses étant médicalement contrôlées, ce risque reste faible", rassure le spécialiste. 

Quelles sont les contre-indications ?

La photothérapie est contre-indiquée dans les cas suivants : 

• Antécédents de cancer de la peau ;
• Antécédents de radiothérapie ;
• Prise d’un traitement photosensibilisant ;
• Certaines maladies pouvant être aggravées par les UV. C’est le cas du lupus et de la dermatomyosite. 

Comment se préparer ? Les précautions à prendre 

Avant chaque séance de photothérapie, il est recommandé de :

• Bien hydrater sa peau pour favoriser le passage des rayons ;
• Ne pas mettre de parfum ni d’après-rasage ;
• Ne pas appliquer de crème contenant de la vitamine D ;
• Ne pas prendre de médicament photosensibilisant ; 
• Toujours protéger ses yeux et les parties intimes masculines ;
• Signaler toute rougeur survenue suite aux précédentes séances. 

Prix et remboursement de la photothérapie en cabine

La photothérapie est un acte médical pratiqué par un dermatologue. Il est pris en charge par la sécurité sociale et par la mutuelle après acceptation de la demande d'entente préalable.