Mydriase : quelles causes possibles ?

Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Cati Albou-Ganem (Chirurgien ophtalmologiste)

mydriase

La dilatation des pupilles (ou mydriase) peut être transitoire ou permanente. Quelles sont les différentes causes possibles ? Est-ce grave ? Que faire ? Les explications du Dr Docteur Cati Albou-Ganem, Chirurgien Ophtalmologiste, Présidente et fondatrice de la SoFem (Société Ophtalmologique Féminine).

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Qu’est-ce que la mydriase ?

La mydriase correspond à l’état de dilatation de la pupille, orifice noir situé au centre de l’iris, la partie colorée de l’oeil. C’est le phénomène opposé au myosis, qui caractérise le rétrécissement du diamètre de la pupille. "Deux muscles contrôlent le diamètre de la pupille. Un muscle dilatateur et un sphincter qui, à l’inverse, contracte la pupille. En situation de mydriase, le muscle sphincter se met au repos, déclenchant la dilatation de la pupille", souligne le Dr Cati Albou-Ganem, Chirurgien ophtalmologiste à Paris.

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Mydriase unilatérale ou bilatérale

Phénomène naturel dans l’obscurité, notamment au passage dans une pièce sombre, la mydriase est normale dans l’obscurité. "La mydriase, que l’on peut assimiler à l’augmentation du diamètre du diaphragme d’un appareil de photo, permet ainsi à l’oeil de mieux s’adapter à l’obscurité", abonde la spécialiste. A l’inverse, lorsqu’elle est exposée à la lumière, la pupille se contracte et la taille de son diamètre diminue.

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En fonction des causes à l’origine de la mydriase, l’augmentation du diamètre de la pupille peut concerner un seul oeil ou bien les deux. La plupart du temps, la mydriase est transitoire.

Quelles sont les causes possibles d’une mydriase ?

Il existe de nombreux facteurs susceptibles de faire varier le diamètre de la pupille. "La taille de la pupille n’est jamais la même selon l’état physiologique du patient ou selon la luminosité dans une pièce", explique l’ophtalmologue.

En ophtalmologie, différents médicaments, notamment des collyres comme le tropicamide ou l’atropine utilisés pour procéder à l’étude du fond d’œil, occasionnent une mydriase. Par ailleurs, d’autres médicaments issus de la classe des antidépresseurs, des antihistaminiques, des antiépileptiques ou utilisés dans la maladie de Parkinson peuvent également être incriminés. Les produits toxiques (alcool, cocaïne, amphétamines, LSD...) occasionnent également une mydriase.

Longtemps utilisés pour pallier le mal de mer lors des traversées en bateau, les patchs de Scopolamine occasionnent également une mydriase.

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Certaines pathologies sont également susceptibles de provoquer une mydriase. C’est le cas d’un hématome post-traumatique ou intracrânien, de traumatismes oculaires (après un coup, par exemple), d’un glaucome aigu, d’une maladie du système nerveux central comme une tumeur ou d’un oedème cérébral. "Une pathologie infectieuse ou inflammatoire comme une méningite peut également en être à l’origine", illustre l’ophtalmologue.

Enfin, la toxine botulique, utilisée en médecine esthétique pour agir sur les rides en mettant au repos les muscles incriminés, représente aussi une cause possible de mydriase. "La toxine botulique va bloquer le sphincter, dilater la pupille et, dans les cas graves, provoquer une paralysie des muscles respiratoires", explique le Dr Cati Albou-Ganem.

Une situation de stress, une émotion forte, peuvent également générer une mydriase transitoire, sous l’effet d’une libération brutale d’adrénaline et d’activation du système sympathique.

En situation de mydriase, la vision devient floue. "La vision de près est également altérée en raison des troubles de l’accommodation associés à la la mydriase", ajoute le médecin. Dans certains cas, et selon la cause à l’origine de la mydriase, des céphalées ou de vertiges, peuvent également se manifester.

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Comment réaliser le diagnostic de mydriase ?

En présence d’une mydriase, le médecin est tenu d’élucider la cause de ce symptôme. Considérée isolément, une mydriase ne représente pas un signe clinique suffisamment évocateur. Transitoire et tout à fait bénigne dans la plupart des cas, une mydriase peut aussi relever d’une situation plus grave. "Si d’autres symptômes sont présents, comme des maux de tête ou des troubles neurologiques, cela peut être grave. Une IRM en urgence s’impose", prévient le Dr Cati Albou-Ganem, Chirurgien Ophtalmologiste.

Effectuer un test réflexe pupillaire

Dans la plupart des cas, la mydriase représente un phénomène transitoire et réversible. "En cas d’ingestion de médicaments ou de consommation de toxiques, la mydriase cesse après l’élimination des molécules", explique la spécialiste.

Pour diagnostiquer une mydriase, un test réflexe pupillaire doit être réalisé par un médecin ophtalmologiste. La mydriase peut être compensée par l’instillation d’un collyre myotique (pilocarpine) afin de provoquer un myosis, un rétrécissement du diamètre de la pupille. Dans tous les cas, la recherche de l’origine de la cause et son traitement s’imposent.

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Sources
  • Entretien avec le Dr Cati Albou-Ganem, chirurgien ophtalmologiste
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