Illusions d’optique : ce sont nos yeux qui en sont responsables... et non notre cerveau
Comment se forment les illusions d’optique ? D’après les résultats d’une étude menée par des scientifiques britanniques, ce sont nos yeux -plutôt que notre cerveau - qui nous joueraient en réalité des tours.
Blanche et dorée ou noire et bleue ? Si vous êtes adepte des réseaux sociaux, vous n’avez pas pu passer à côté du débat sur la couleur de la fameuse robe, il y a quelques années. Si certains jurent de la voir blanche et dorée, d’autres ne démordent pas et la juge de couleur noire et bleue. Comment expliquer cette illusion d’optique et d’une manière générale, toutes les perceptions différentes que nous pouvons avoir d’un même objet ?
Des perceptions différentes liées à nos yeux
"Les illusions visuelles se produisent en permanence dans le monde réel, et modifient l’aspect des choses. J’ai voulu modéliser ces illusions" explique tout d’abord Jolyon Troscianko, spécialiste en écologie environnementale à l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni.
Les carrés bleus du côté teinté de jaune (à droite) et les carrés jaunes du côté teinté de bleu (à gauche) sont physiquement du même gris (couleurs sont indiqués dans les carrés en haut de l'image).
L’équipe de Jolyon Troscianko a donc décidé de de modéliser la théorie la plus simple : celle qui situe les illusions visuelles au niveau de l’œil. Plus précisément, les scientifiques ont voulu modéliser la manière dont un changement de couleur de l’arrière-plan modifie la couleur perçue d’un objet. "Par exemple, si l'on assombrit légèrement ce qui entoure un objet, celui-ci apparaîtra plus clair que le même objet situé à proximité sur l'arrière-plan d'origine. En rendant ce qui l'entoure encore plus sombre, l'objet paraîtra plus sombre" ajoute le scientifique.
La vitesse de transmission des neurones responsable de la perception des couleurs
D’après les résultats de ce travail, c’est la vitesse de transmission limitée des neurones qui pourrait affecter notre perception des couleurs. En étudiant la saturation des neurones, le modèle permet de comprendre comment se forment les illusions visuelles, "par exemple, les scènes naturelles ont des contrastes supérieurs à 10 000:1, mais nos neurones ne peuvent traiter que des contrastes de 10:1" détaille le scientfique.
Les informations, pour parvenir au cerveau, doivent donc être compressées, ce qui entraîne des défauts et une illusion d’optique. "Nous n'avons plus besoin d'attribuer tous ces phénomènes visuels à un traitement complexe de niveau psychologique. Ce qui ne veut pas dire que ces processus de niveau supérieur ne peuvent pas du tout affecter notre vision" conclut Jolyon Troscianko.