Variole du singe : aucune preuve que le virus se transmette par les surfaces
D’après des chercheurs allemands, il n’y a pas de preuves concernant l’existence d’une contamination au virus de la monkeypox, ou variole du singe, par les surfaces. Ils arrivent à cette conclusion après avoir étudié la présence d’ADN viral dans les chambres des patients touchés par la maladie.
Le principal mode de transmission de la variole du singe est bien connu : il passe par un contact physique étroit avec une personne infectée, en particulier avec ses lésions. En revanche, la transmission par les surfaces est une question qui a été bien moins étudiée. Pour les scientifiques, la présence d’ADN viral dans les chambres des personnes malades ne prouve pas qu’une contamination est possible par le biais des surfaces.
Etude dans les chambres des patients
Pour arriver à ces conclusions et recueillir des échantillons d’ADN viral, les chercheurs ont essuyé les chambres de deux patients hospitalisés pour variole du singe, mais aussi les chambres voisines. Chaque chambre possédait une antichambre, une sorte de sas, dans lequel le personnel hospitalier mettait et retirait son équipement de protection individuelle.
Après analyse de ces recueils, le virus a été retrouvé à hauteur de 100 000 copies virales par centimètre carré (estimé par PCR) et les scientifiques ont pu l’isoler à partir de 1 million de copies. Cette charge virale élevée a été particulièrement retrouvée dans les salles de bains ou les tissus comme les serviettes, les chemises d’hôpital ou les taies d’oreillers, utilisés fréquemment par les malades.
Pas de contamination pour autant
La charge virale nécessaire à une infection au monkeypox n’est pas connue par les scientifiques. Toutefois, il semblerait qu’il faille qu’elle soit plus importante que ces chiffres.
C’est ce qu’explique le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo : "Il y a plusieurs facteurs qui jouent dans la contamination par un virus. Il existe la charge virale, qui est la quantité de virus nécessaire pour être infectée, mais aussi le temps de contact, qui reste assez bref, pour les surfaces, contrairement aux rapports sexuels. Enfin, la présence du virus à l’air libre diminue fortement sa durée de vie".
La contamination virale n'est pas synonyme de virus infectieux
Les auteurs soulignent qu'il n'existe actuellement aucune donnée précise sur la dose de virus qui conduit à l'infection par le monkeypox chez l'homme. Cependant, on suppose qu'il nécessite une dose significativement plus élevée pour déclencher l'infection que, par exemple, le virus de la variole.
"Au delà du mécanisme de contamination, il faudrait comprendre pourquoi ce sont les hommes homosexuels qui sont les plus touchés" ajoute le médecin. Les chercheurs rappellent que la détection d’ADN viral "ne peut être assimilé à un virus infectieux".
Ils concluent que "la désinfection régulière des points de contact fréquents des mains et de la peau pendant les processus de soins en plus du nettoyage régulier des chambres et de la désinfection des surfaces à l'aide de produits ayant au moins une activité virucide contre les virus enveloppés peut réduire le virus infectieux sur les surfaces et ainsi risquer de transmission nosocomiale".