Invasion de rats : À Paris, des jardiniers veulent se faire vacciner contre la leptospirose
Selon une information du Parisien, des jardiniers, agents de la ville de Paris, souhaiteraient se faire vacciner contre la leptospirose, cette maladie transmise par le rat à laquelle ils s’estiment exposés. Que craignent-ils exactement ?
Les vrais Parisiens le savent : la prolifération des rats dans la capitale est un problème de tous les jours. Au-delà de colporter une image de propreté douteuse, les rongeurs sont aussi accusés de pouvoir transmettre à l’humain la leptospirose, à cause d'une bactérie présente dans leur urine. Une situation qui inquiète particulièrement les agents de la ville qui demandent l’accès une vaccination.
La leptospirose, qu’est ce que c’est ?
La leptospirose est une infection bactérienne présente en France, mais plus particulièrement dans les territoires d’outre-mer. En effet, cette zoonose se propage plutôt dans les zones tropicales. Cela dit, depuis plusieurs années, l'infection se contracte aussi en France métropolitaine, principalement lors d’activités nautiques (baignade, pêche, plongée, canoë-kayak, rafting…) ou au contact de la nature ou d’animaux porteurs. Certaines catégories de populations sont davantage exposées que d’autres : la leptospirose est en effet une maladie professionnelle chez les égoutiers, le personnel des abattoirs, de la pisciculture en eau douce ou dédié à l’entretien des berges. Si les rats qui transmettent la bactérie prolifèrent à paris, les jardiniers font également partie des personnes "plus à risque" que d’autres.
La bactérie entre dans l’organisme par la peau en cas de coupures ou de plaies. Les symptômes sont ceux d’une grippe "La maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Elle peut également évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire", indique l’Institut Pasteur. Dans 20% des cas, les formes graves s’accompagnent d’une hémorragie. Cependant, la majorité des personnes infectées ne subissent pas de séquelles.
Vraie menace sanitaire ou non : la mairie de Paris tempère
Dans les pages du Parisien, les agents de ville s’estiment directement concernés par cette menace et souhaitent qu’une vaccination soit mise en place pour travailler dans de meilleures conditions. “La Ville m'a donné son accord, à condition de m'engager à faire tous les rappels. Il n'y a pas d'obligation, mais on peut le demander, explique Sébastien, employé depuis vingt ans à la direction des espaces verts (Deve). Mais ça me semblerait normal qu'on le propose à tous les agents, car oui, nous sommes exposés".
Du côté de la Ville de Paris, en revanche, le discours est moins alarmiste, “le rat n’étant pas un prédateur par nature”, expose-t-elle. De fait, elle soutient que les contacts directs sont rares, et que les jardiniers ne sont donc pas réellement exposés à un risque sanitaire. Un choix qui peut aussi s’expliquer par le processus vaccinal, lourd et difficile à appliquer : la vaccination contre la leptospirose repose en effet sur 3 primo injections et un rappel tous les deux ans.