Et si les chevaux soulageaient les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ?
La maladie d'Alzheimer est à l’origine de la plupart des 55 millions de cas de démence recensés dans le monde, d’après l’Organisation mondiale de la santé. À ce jour, il n’existe aucun traitement pour la traiter. Mais l'équithérapie semble être une piste prometteuse.
Des chercheurs de l’université de Tours affirment que passer du temps avec des chevaux pourrait grandement améliorer le quotidien des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Ils sont arrivés à cette conclusion encourageante après avoir mené une expérience impliquant 34 malades âgés de 80 à 98 ans et résidant en maison de retraite. Les participants étaient divisés en deux groupes : ils devaient soit suivre des séances d’équithérapie soit de musicothérapie.
Musicothérapie versus équithérapie contre Alzheimer
La musicothérapie, c’est-à-dire l’utilisation du son, du rythme et de la musique à des fins thérapeutiques, est une approche de soins de plus en plus utilisée pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Pour cause, il a été prouvé que le quatrième art a des effets bénéfiques sur la mémoire, réactivant des capacités cognitives que l’on croyait perdues à jamais chez certains patients. Il a également un impact positif sur l’humeur.
Pour comparer les vertus de l’équithérapie et de la musicothérapie, 18 des 34 volontaires ont suivi des séances hebdomadaires de thérapie en présence de chevaux pendant trois mois. Durant ces sessions, les participants interagissaient avec ces animaux en les brossant ou en marchant à leurs côtés, comme l’explique le magazine New Scientist. Ils observaient également leurs mouvements de loin.
Des améliorations plus marquées avec l'équithérapie
Les scientifiques ont ensuite fait passer plusieurs tests psychométriques standardisés aux volontaires des deux groupes pour déterminer quelle approche thérapeutique convenait le mieux aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il s’avère que l’équithérapie et la musicothérapie contribuaient toutes deux à améliorer l'humeur des participants, mais ce changement était plus marqué chez ceux qui avaient suivi des séances de thérapie équine.
En effet, les membres du groupe d’équithérapie interagissaient davantage avec les autres participants et les soignants que ceux du groupe de musicothérapie. Ils présentaient également moins de symptômes de dépression qu’eux. Des bénéfices qui seraient étroitement liés à la présence des chevaux, d’après Léa Badin, doctorante à l’université de Tours.
Néanmoins, les chevaux ne semblent avoir eu aucun effet sur les troubles du comportement que présentaient les volontaires (agitation, agressivité, etc.). Les conclusions de ce travail de recherche, qui ont été présentées lors de la dernière édition des Journées sciences & innovations équines, sont toutefois prometteuses. Elles laissent entrevoir un avenir où les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer pourraient mieux vivre avec cette pathologie.