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  • Maladie d’Alzheimer : une piste thérapeutique grâce au blocage d’une hormone ?

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    Lecture 2 min.
    Céline Desrumaux
    Céline Desrumaux Journaliste santé

    De nombreuses interrogations existent encore à l’heure actuelle autour de la compréhension de la maladie d’Alzheimer. La science se demande également pourquoi les femmes après la ménopause sont plus touchées que les hommes. Des chercheurs auraient peut-être une piste, celle de l’hormone FSH.

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    Les femmes ménopausées sont davantage touchées par cette maladie neurodégénérative

    Les données épidémiologiques démontrent que les femmes encourent plus de risques de développer la maladie d’Alzheimer que les hommes. D’après les données de 2017 de l’Institut national de la santé et la recherche médicale (Inserm), sur 25 malades, 10 personnes sont des hommes et 15 sont des femmes. Jusqu'alors, les raisons étaient inexpliquées. Toutefois, des chercheurs de l’Emory University School of Medicine, aux États-Unis et de l'Université de Wuhan, en Chine auraient mis le doigt sur une possible cause. Il s’agirait de l'hormone folliculo-stimulante, nommée hormone FSH. L’étude, coécrite par Jing Xiong, a été publiée dans la revue scientifique Nature.

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    D’après ces recherches, il s’avère que les hormones féminines pourraient avoir un impact non négligeable sur la formation des plaques amyloïdes et de protéines tau au niveau cérébral. Pour rappel, c’est l’accumulation de peptide ß‑amyloïde favorisant l’apparition de dépôt au niveau de l’hippocampe qui est, entre autres, responsable de la survenue des symptômes de la maladie d’Alzheimer.

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    D’après l’étude, l’hormone FSH pourrait accélérer la formation de ces “plaques séniles” par l’intermédiaire de la voie dite C/EBPβ/AEP. Comme l’a indiqué le Docteur Zaidi Mone, l’auteur et professeur titulaire à la Mount Sinai (réseau hospitalier de New York), "Pendant la ménopause, la concentration sérique de FSH augmente fortement, se liant au récepteur apparenté de la FSH sur les neurones et activant la voie C/EBPβ/AEP. Il en résulte des pathologies Aβ et Tau, conduisant au développement de la maladie d'Alzheimer”.

    Bloquer l’hormone FSH pourrait limiter la progression de la maladie d’Alzheimer

    Pour parvenir à ces conclusions, plusieurs expériences ont eu lieu sur des modèles murins. Un groupe de souris mâles a reçu par voie injectable de l’hormone FSH. Il a alors été observé que la substance chimique a favorisé le développement de symptômes évocateurs de la maladie d’Alzheimer.

    Un autre groupe de souris, femelles et ayant subi une ablation des ovaires, était impliqué. Les chercheurs ont observé comment elles répondaient à un traitement par anticorps anti-FSH et à la suppression des récepteurs FSH. Ils ont alors remarqué que les signes pathologiques étaient diminués alors que les troubles cognitifs étaient stimulés.

    La prochaine étape pour cette équipe de chercheurs est de trouver un lien éventuel entre certains gènes, les hormones et l’apparition de la maladie d’Alzheimer chez les femmes. Pour les scientifiques, c’est une théorie qui pourrait être impliquée dans d’autres pathologies chroniques, comme le diabète ou l’athérosclérose.

    "Nous avons démontré que le blocage de la FSH non seulement atténue la pathologie de la maladie d'Alzheimer, mais réduit aussi la perte osseuse et la graisse corporelle dans des modèles murins", explique le Dr Zaidi . "Ces résultats pourraient fournir le cadre pour le développement d'un seul agent bloquant la FSH à utiliser chez l'homme pour traiter la maladie d'Alzheimer, l'obésité et l'ostéoporose, des maladies qui affectent des millions de personnes dans le monde".

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