La musique altérerait notre perception de la luminosité
Le quatrième art accompagne souvent des éléments visuels, que ce soit au cinéma ou dans la publicité. Une étude, parue dans le journal Psychology of Music, met en évidence l’existence d’un phénomène surprenant entre la musique et les couleurs. La hauteur tonale d’un son aurait une incidence sur notre perception des coloris.
Il avait été précédemment prouvé que nos sens peuvent mutuellement s'influencer. Ainsi, une musique menaçante peut rendre une scène de film d’horreur encore plus effrayante. Mais, jusqu’à présent, peu d’attention avait accordé à l’effet de la hauteur des sons sur notre perception visuelle.
Des chercheurs affiliés à l'université nationale de Séoul se sont penchés sur la question en menant une expérience auprès de 30 étudiants sud-coréens, âgés en moyenne de 24 ans, qui n’avaient pas de problèmes de vue ou d’audition. Les participants ont été installés à environ un mètre d'un écran LCD afin d’évaluer, sur une échelle de 1 (sombre) à 7 (clair), la luminosité de divers objets apparaissant à l’écran. Tout au long de l’exercice, les volontaires écoutaient au casque différents extraits sonores. Chacune de ces musiques transmettaient des émotions spécifiques à celui ou à celle qui les écoutaient, selon le magazine Psypost.
Les scientifiques ont constaté que la hauteur tonale avait une influence significative sur la perception de la luminosité. Les participants avaient l’impression que les objets visuels étaient sombres quand ils entendaient des tonalités basses. Ces derniers leur paraissaient, à l’inverse, plus lumineux quand ils écoutaient des musiques dans des tonalités plus aiguës. "Ces résultats suggèrent l'influence de la hauteur tonale de la musique sur l'introduction de biais dans nos évaluations de la luminosité visuelle dans le contexte d'expériences musico-visuelles simultanées", écrivent les chercheurs dans leur étude.
Autrement dit, cette étude apporte la preuve que notre perception visuelle peut être altérée par notre environnement sonore. Mais elle n’explique pas précisément les origines de ce phénomène. Est-il lié à la génétique ? Au développement du cerveau ? Pour l’heure, le mystère reste entier. Les chercheurs n’ont pas fini d’étudier la manière dont notre cerveau fait le tri entre toutes les informations visuelles, auditives, tactiles, olfactives et gustatives qu’il reçoit, et donne un sens à ce qu’il perçoit.