Une étude révolutionnaire révèle un lien entre la pollution de l'air et la maladie de Parkinson
Si la pollution de l'air a de très nombreux impacts sur la santé ; une nouvelle étude indique qu'elle jouerait aussi un rôle majeur dans la survenue de la maladie de Parkinson. Explications.
Les particules fines sont partout : elles circulent dans l’air, l’eau et même dans notre réseau sanguin. Le problème ? Rien que dans l’hexagone, l'exposition chronique aux particules fines est responsable d’environ 40 000 décès prématurés par an. Mais elle pourrait aussi provoquer une inflammation dans le cerveau, à l’origine de la maladie de Parkinson. Explications.
Parkinson : la pollution augmente les risques de 56%
Pour cette étude, les chercheurs ont observé les données santé de près de 90 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Ces candidats ont été géocodés selon leur quartier de résidence, pour permettre aux chercheurs de calculer les taux de maladie de Parkinson dans chaque région.
Le taux moyen de particules fines dans ces régions a par la suite été calculé et certains facteurs de risque (comme l'âge, le sexe, l’origine, les antécédents de tabagisme et les soins médicaux) ont été pris en compte.
Enfin, le lien entre les expositions antérieures aux particules fines et le risque ultérieur de développer la maladie de Parkinson a été mesuré.
Résultat ? "Grâce à des techniques d'analyse géospatiale de pointe, nous avons pu, pour la première fois, confirmer une forte association à l'échelle nationale entre l'incident de la maladie de Parkinson et les particules fines aux États-Unis", affirme l'une des chercheuses.
De manière plus précise, les personnes vivant dans des régions présentant des niveaux médians de pollution atmosphérique importants "courent un risque 56 % plus élevé de développer la maladie de Parkinson que celles vivant dans des régions présentant le niveau de pollution atmosphérique le plus faible", ajoute-t-elle.
Autre constat notable de l'étude : le taux de personnes atteintes par la maladie semblait varier en fonction des régions observées. Par exemple, les habitants de la partie Ouest des États-Unis semblaient courir un risque moindre.
"Les différences régionales dans la maladie de Parkinson pourraient refléter des différences régionales dans la composition des particules. Certaines zones peuvent contenir des particules contenant des composants plus toxiques que d'autres", affirme Brittany Krzyzanowski, PhD, chercheuse au Barrow Neurological Institute et auteure principale de l'étude.
Pollution de l'air : vers des mesures plus strictes ?
Pour les chercheurs, ces résultats sont donc prometteurs. Ils espérent que ces nouvelles données encourageront les politiques à prendre des mesures environnementales plus strictes.
"Malgré des années de recherche visant à identifier les facteurs de risque environnementaux de la maladie de Parkinson, la plupart des efforts se sont concentrés sur l'exposition aux pesticides", regrette Brittany Krzyzanowski. "Cette étude suggère que nous devrions également considérer la pollution de l'air comme un facteur contribuant au développement de la maladie de Parkinson", conclut-elle.