Un nez bionique bientôt disponible ?
Oui vous avez bien lu et ce n’est pas de la science-fiction ! Deux chercheurs veulent fabriquer un nez bionique, associé à un implant cérébral. Objectif : apporter une solution à toutes les personnes dont le nez ne remplit plus une partie de ses fonctions, notamment en cas d'anosmie induite par une forme longue de Covid.
Selon les chiffres diffusés par l’Organisation Mondiale de la Santé, entre 10 % et 20 % des personnes touchées par un Covid long souffrent d’anosmie. C’est-à-dire la perte de l’odorat, un trouble qui persiste plus fréquemment chez les femmes et les personnes âgées que chez les hommes et les plus jeunes.
La piste d’un nez électronique
Richard Costanzo, professeur émérite de physiologie et de biophysique et Daniel Coelho, professeur d'oto-rhino-laryngologie à la Virginia Commonwealth University et expert en implants cochléaires, travaillent main dans la main à la mise au point de ce nez artificiel. Grâce à l’implant cérébral associé, il permettrait aux personnes ayant perdu l’odorat de sentir à nouveau.
L’odorat, un sens complexe
Mais la tâche est loin d'être simple. Un nez humain compte 400 types de capteurs olfactifs différents, ce qui nous permet de distinguer plus de mille milliards d’odeurs. Le travail actuel des scientifiques est d’individualiser la détection des odeurs par les capteurs qu’ils sont en train de mettre au point. Il n’en sont qu’à une dizaine pour le moment.
L’autre objectif est de trouver le meilleur "chemin" pour transmettre l’information au cerveau et plus spécifiquement dans quelle région cérébrale. Le chantier est donc immense.
Un bon espoir d’aboutir
Malgré cela, les chercheurs ne se découragent pas et ont tout de même bon espoir d’aboutir à un résultat, comme ils l’indiquent dans la revue scientifique Spectrum. Ils comptent en effet se baser sur le principe de l’implant cochléaire de l’oreille, en imitant son principe, mais en le détournant pour un usage olfactif.
With this bionic nose, COVID survivors may smells the roses again. @IEEESpectrum profiles @VCU professor Richard Costanzo's decades-long quest pairs an e-nose with a brain implant. https://t.co/javHfExzxs
— VCU News Center (@VCUnews) October 17, 2022
Richard Costanzo reste optimiste : "Je pense qu'il nous faudra encore plusieurs années avant d'y parvenir" a-t-il déclaré. "Mais je pense que c'est faisable". Espérons qu’il ait raison, afin de pouvoir équiper un jour tous les anosmiques d’un nez bionique.