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  • Echographie endovaginale : les risques de maladies nosocomiales sont-ils sous-estimés ?

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    Lecture 2 min.

    Près d’un tiers des femmes ont subi une échographie endovaginale au cours de leur vie. Cet examen invasif peut-il être à l’origine d’infections nosocomiales ? Non, si les procédures de désinfection sont bien suivies. Mais selon une étude, un tiers des médecins méconnait les recommandations en vigueur définissant les 4 étapes de désinfection d’une sonde d’échographie.

    BVA et Germitec ont conduit une étude sur la prise en charge des risques infectieux en France, proposant un regard croisé entre les Français et les médecins sur le sujet. Les résultats présentés aujourd’hui s’intéressent aux examens impliquant une sonde endocavitaire.

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    Echographie endovaginale : un examen courant

    Dans le cadre de l’étude, 80% des gynécologues déclarent utiliser des sondes d’échographie endocavitaires plusieurs fois par jour, et 29% des femmes déclarent avoir déjà réalisé une échographie endovaginale au moins une fois dans leur vie.

    Les raisons pour lesquelles a été réalisée l’échographie vaginale sont les suivantes :

    • Suivi gynécologique (59%) ;
    • Suivi / suspicion de grossesse (22%) ;
    • Suivi / suspicion d’endométriose ou de fibrome (16%) ;
    • Bilan de saignements ou de signes gynécologiques (15%) ;
    • Suivi /suspicion de cancer (8%).
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    Les échographies vaginales sont donc un acte médical intégré dans le suivi et le soin quotidien et tout au long de la vie des femmes. Le souci d’une désinfection optimale des outils d’échographie apparait d’autant plus important pour protéger leur santé.

    Les gynécologues sous-estiment-ils le risque infectieux ?

    Cette même étude révèle qu’un tiers des médecins spécialistes méconnait les recommandations en vigueur définissant les 4 étapes de désinfection d’une sonde d’échographie. Ces résultats ouvrent donc une réflexion plus spécifique sur les liens entre les risques infectieux et la santé des femmes dans le cadre des soins et examens gynécologiques.

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    Le Pr Israël Nisand, chef de la Maternité de l'Hôpital Américain à Neuilly sur Seine et ancien président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, déclare d’ailleurs : "Les médecins sous-estiment les risques de maladies nosocomiales. La contamination la plus inquiétante est la contamination par l'HPV. 3000 femmes contractent un cancer HPV induit par an et 1000 en meurent. Il est difficile de se protéger de l'HPV, et il nous faut étudier précisément l'aspect nosocomial lié à ce virus. Aucune étude n’a été publiée pour l'instant".

    Les spécialistes font plutôt confiance au processus de désinfection utilisé même si seulement 46% l’estiment infaillible ou presque. Pour le Pr Nisand, "en matière de sécurité des soins, les médecins ont une obligation de résultat. Ils doivent montrer qu'ils ont tout fait pour la sécurité des patients et de plus, ils doivent y arriver. Pour l'instant ils n'ont pas pris conscience de cette obligation de résultat en matière de sécurité du soin".

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    Changer les pratiques pour réduire le risque infectieux apparaît donc primordial, tout comme l’information des patientes et la traçabilité des examens. "Pour l'avenir, il est indispensable que les médecins prennent des précautions qui soient visibles par les patientes. Ils doivent passer à des méthodes de désinfection plus efficaces et plus rapides permettant une vraie traçabilité. Cela va protéger les patients et les médecins" conclut le Pr Nisand.


    Sources
    • Prévention du risque infectieux associé aux actes d'échographie endocavitaire - SF2H - mars 2019 https://sf2h.net/wp-content/uploads/2019/04/Preconisations_Mission_Nationale_Sonde-Endocavitaire_Vallid%C3%A9es_Mars_2019.pdf
    • : Echographie endocavitaire VAGINALE Eléments pour une Fiche INFORMATION des PATIENTES https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_9_-_echographie_endocavitaire_vaginale_-_elements_pour_une_fiche_information_des_patientes_.pdf
    • Méthodologie de l’étude BVA et Germitec
      • Grand public : L’enquête a été réalisée par Internet du 3 au 16 mai 2023, par l’interrogation d’un échantillon national représentatif de 2 000 personnes. Cet échantillon national est représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par la méthode des quotas en termes de sexe, d’âge, de région, de catégorie socio-professionnelle de la personne de référence du ménage et de catégorie d’agglomération selon les statistiques INSEE.
      • Médecins spécialistes : L’enquête a été réalisée par Internet du 26 avril au 24 mai 2023, par l’interrogation d’un échantillon de 105 médecins pratiquant des échographies endocavitaires :  Gynécologues obstétriciens (19 %), cardiologues (20 %), médecins hygiénistes (18 %), radiologues diagnosticiens (5 %), urologues (19 %), gastro-entérologues (19 %).
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