Comment se passe une échographie de la prostate ?
L’échographie de la prostate est un examen d’imagerie qui permet de visualiser le volume et la structure de la prostate, une glande de l’appareil génital masculin. Indications, déroulement de l’examen, interprétation des résultats… Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’échographie prostatique avec le Dr Gaëlle Fiard, chirurgien urologue.
La prostate est une glande qui fait partie de l’appareil génital masculin. Sa fonction principale est de produire un liquide qui entre dans la composition du sperme : le liquide prostatique. Ce liquide est indispensable à la survie, la maturation et la mobilité des spermatozoïdes produits par les testicules. La prostate joue également un rôle dans l’éjaculation.
La prostate peut être le siège d’une pathologie fréquente chez les hommes de plus de 50 ans : l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou adénome prostatique. Une suspicion d’HBP peut pousser un médecin à prescrire une échographie de la prostate.
Pourquoi prescrire une échographie de la prostate ?
L’échographie de la prostate est généralement prescrite dans les deux cas suivants :
- Face à un homme qui se plaint d’une gêne urinaire. "Le patient a fréquemment envie d’uriner ou doit pousser pour uriner. Ces symptômes peuvent laisser penser que la prostate a augmenté de volume et que cela a des retentissements sur la vessie et les reins", commente le Dr Fiard.
- Face à un taux de PSA (teneur en Antigène Prostatique Spécifique dans le sang) élevé, qui est le signe d’une anomalie au niveau de la prostate.
Comment se déroule une échographie de la prostate ?
L’échographie de la prostate est réalisée dans un cabinet de radiologie ou dans un service d’urologie. Elle peut donc être pratiquée par un urologue ou un manipulateur en radiologie. L’examen dure environ 15 à 30 minutes.
Deux voies sont possibles pour l’échographie de la prostate :
- La voie sus-pubienne (la sonde est placée sur le bas ventre, au-dessus du pubis) ;
- La voie endorectale (la sonde est introduite dans le rectum).
Pour l’échographie sus-pubienne, le médecin ou le manipulateur en radiologie applique un gel sur la peau du bas-ventre ou sur la sonde (pour faciliter la transmission des ultrasons) et la déplace doucement pour explorer la prostate et les organes adjacents (vessie, rectum, urètre…).
Pour l’échographie endorectale, la sonde, recouverte d’un préservatif et de lubrifiant, est introduite dans le rectum. Le médecin la fait avancer jusqu’à ce qu’elle soit en contact avec la prostate.
Les images obtenues sont enregistrées. Lors de l’échographie, le volume de la prostate peut être mesuré.
A la fin de l’examen, la sonde est retirée et le patient est invité à essuyer les restes de gel sur son ventre avec un essuie-tout.
Un compte-rendu est ensuite remis au patient qui doit le transmettre à son médecin traitant ou à son urologue. Les résultats de l’échographie peuvent parfois être commentés à la fin de l’examen par le radiologue qui l’a réalisée.
Quelle préparation pour une échographie de la prostate ?
La préparation d’une échographie de la prostate va dépendre de la voie utilisée pour réaliser l’examen.
La vessie pleine pour une échographie sus-pubienne
S’il s’agit d’une échographie par voie sus-pubienne, le patient doit venir avec la vessie pleine. Il est donc recommandé de boire environ 1 litre d’eau une heure avant l’examen et de ne pas uriner. "Au début de l’examen, on enregistre des images avec la vessie pleine et on demande ensuite au patient d’aller uriner pour pouvoir obtenir aussi des images avec la vessie vidée", explique le chirurgien urologue.
Le rectum vide pour une échographie endorectale
S’il s’agit d’une échographie prostatique par voie endorectale, le patient ne doit pas nécessairement faire un lavement rectal avant de se présenter à l'examen.
En revanche, il est conseillé d’éviter de manger des aliments qui peuvent provoquer des gaz intestinaux (légumes secs, choux, boissons gazeuses) car cela peut donner des images de moins bonne qualité.
Echographie de la prostate : est-ce douloureux ?
L’échographie de la prostate par voie endorectale n’est pas douloureuse mais elle n’est pas agréable car plus invasive que l’échographie prostatique sus-pubienne. "L’échographie de la prostate par voie endorectale est beaucoup moins pratiquée que l’échographie sus-pubienne. Cette voie est généralement utilisée pour guider les biopsies ou pour avoir des mesures très précises du volume de la prostate en cas de curiethérapie", précise le Dr Fiard.
Que peut-on voir lors d’une échographie de la prostate ?
L’échographie de la prostate peut détecter d’éventuelles anomalies comme des nodules, des kystes ou des calcifications. Cet examen permet aussi de mesurer le volume d’urine qui persiste après avoir uriné.
L’échographie étant souvent prescrite face à une suspicion d’augmentation du volume de la prostate, cet examen peut révéler une hypertrophie bénigne de la prostate. Dans ce cas, l’échographie sert à poser le diagnostic et guider pour la mise en place de traitements.
Enfin, l’échographie prostatique peut permettre de diagnostiquer une prostatite (inflammation de la prostate) ou encore d'identifier certaines causes de stérilité masculine.
Quel est le volume normal de la prostate ?
Une prostate normale pour un adulte jeune a la taille d'une châtaigne et pèse environ 20 g. Avec l'âge, cette glande a tendance à grossir sans que l'on sache vraiment pourquoi. Le grossissement de la prostate peut être important, parfois supérieur à 400 g (la taille d'un pamplemousse).
Les urologues considèrent que la prostate a un volume modérément augmentée quand elle pèse jusqu'à 50/60 g. On parle d’hypertrophie importante au-delà de 100 g.
L'hypertrophie de la prostate est présente chez 65 % des hommes de 60 ans.
Est-ce que l’échographie peut détecter un cancer de la prostate ?
Non, l’échographie ne permet pas de détecter un cancer de la prostate. Un médecin peut suspecter un cancer de la prostate face à une zone plus dure sur la prostate (palpable au toucher rectal) et un taux de PSA élevé. Il envoie alors son patient chez un urologue qui peut faire pratiquer une biopsie, qui consiste à prélever des fragments de tissu de la prostate. C’est l’analyse de ces fragments par un médecin anatomopathologiste qui peut déterminer si le prélèvement contient ou non des cellules cancéreuses.