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  • Covid long : des diagnostics à tort chez les enfants ?

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    Lecture 3 min.
    Louise Ballongue
    Louise Ballongue Rédactrice web
    en collaboration avec Dr Gérald Kierzek (Directeur médical de Doctissimo)

    Validation médicale : 16 septembre 2024
    Dr Gérald  Kierzek
    Dr Gérald Kierzek Directeur médical de Doctissimo

    Les enfants sont-ils les grands oubliés de la pandémie ? Dans une récente étude, les experts pointent le manque de diagnostics sérieux chez les jeunes patients atteints du Covid long.

    Les enfants subissent aussi les séquelles du Covid long, mais le manque de données à leur sujet brouillent les pistes. Difficile d'évaluer par exemple quelle part des enfants infectés par le virus présente encore des symptômes à j30, j40, j60...

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    Par Covid long, les experts entendent "une infection confirmée au SARS-CoV-2, qui consiste à ressentir au moins un symptôme physique qui perdure pendant plus de 12 semaines après l’infection et qui ne peut pas être expliqué par un autre diagnostic". Cette définition, délivrée le 7 février dernier par un panel de 120 experts, précise que ces symptômes ont un impact sur le quotidien de l’enfant et peuvent fluctuer dans le temps.

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    Covid long chez les enfants : la recherche dans le flou

    Alors que les formes longues de Covid-19 chez les enfants semblent plus rares que celles des adultes, une nouvelle analyse publiée sur MedrXiv vient chambouler les quelques rares données à ce sujet. Elle pointe notamment le manque de preuves tangibles concernant ce syndrome chez les enfants.

    Pour arriver à ces conclusions, l'équipe de l'Université de Bâle en Suisse a analysé 21 études portant sur le Covid long - dont seulement 6 utilisant une conception contrôlée - avec 81 896 enfants suivis durant 2 à 11,5 mois. 

    Les résultats de cette méta-analyse montrent qu'une quinzaine d'études n'avaient pas de groupe témoin (enfants non-malades) avec lequel comparer ceux atteints de Covid long. Sans cette double analyse, l’étude perd en crédibilité scientifique.

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    "Sans groupe témoin, aucune interprétation sensée ne semble possible", précise l’étude.

    Par ailleurs, "la validité des résultats de santé rapportés après une infection par le SRAS-CoV-2 chez les enfants est extrêmement limitée. Aucune des études n'a fourni de preuves avec une certitude raisonnable quant à savoir si l'infection par le virus a un impact sur les résultats de santé post-aigus, et encore moins dans quelle mesure. Les enfants et leurs familles ont un besoin urgent de preuves beaucoup plus fiables et méthodologiquement solides pour répondre à leurs préoccupations et améliorer les soins", peut-on lire.

    Un problème majeur autour du Covid long, que confirme le Dr Kierzek :

    "En France, nous n’avons pas de critères diagnostic. Résultat : nous ne savons pas détecter un Covid long d’un Covid simple et, en prime, les symptômes subjectifs (céphalée, douleur) sont semblables à ceux d’autres maladies, comme la fibromyalgie, la maladie de Lyme… Pour les enfants, c'est la même chose".

    La solution ? "Réaliser un diagnostic différentiel afin de déterminer si le patient - enfant ou adulte - est bien atteint du Covid-long", ajoute le médecin.

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    Traitement du Covid long : le Sénat et l’Assemblée formulent des recommandations

    Le 13 avril, l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques a publié un rapport sur la lutte contre la pandémie de coronavirus. Elle y dresse un bilan de la stratégie adoptée et liste plusieurs recommandations.

    En premier lieu, les députés et les sénatrices rappellent les difficultés rencontrées pour établir "une définition concrète du Covid long" et par extension les façons de le prendre en charge. 

    L'autre problème mis en avant est "la prise en charge inégale des patients souffrant de Covid long".

    En effet, sur le territoire, la Haute Autorité de santé a retenu "un délai d’un mois après infection, au-delà duquel il est nécessaire de faire des investigations afin d’éliminer la possibilité d’autres étiologies et de pouvoir prendre en charge les patients rapidement".

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    Toutefois, il n’existe pas d’Affection de longue durée (ALD) exonérante (affections dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessitent un traitement prolongé et un traitement particulièrement coûteux) spécifique pour le coronavirus. Or, cette la mise en place d’une affection longue durée permettrait de rembourser intégralement les soins.

    Pour remédier à ces problèmes, l’Office parlementaire propose quatre leviers pour améliorer la prise en charge de patients souffrant de Covid long :

    • le développement d’un maillage territorial plus précis ;
    • le renforcement de l’utilisation des ressources de télémédecine et de téléexpertise ;
    • le déploiement de l’information autour du Covid long ;
    • des financements dédiés à la recherche sur le Covid long.


    Révision médicale : 16/09/2024
    Dr Gérald  Kierzek
    Dr Gérald Kierzek Directeur médical de Doctissimo
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