BA.2.75 : que faut-il penser de ce "super mutant" très contagieux ?
Après BA.2 et BA.5, place à BA.2.75. Ce petit nouveau de la famille Omicron fait depuis peu l’objet d’une surveillance étroite de la part des scientifiques. Mais que faut-il en penser ? Doit-on s’en inquiéter ? Les réponses du Dr Gérald Kierzek.
Il gagne du terrain en Inde et aux Etats-Unis. Ce virus, c’est BA 2.75, un sous-variant d’Omicron que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de placer sur "liste noire". La raison ? Il semblerait encore plus contagieux que ses prédécesseurs.
Un variant qui inquiète fortement les scientifiques
Ce descendant de BA.2 repéré début juin en Inde, dit de "seconde génération", présente un profil de mutation qui laisse perplexe bon nombre d’experts.
Il semble en effet capable de se propager plus rapidement que ses prédécesseurs et contourne avec brio l’immunité - en contrant l’efficacité des vaccins et des anticorps fabriqués lors d’infections antérieures.
En revanche, on ne sait pas encore si BA.2.75 causerait des effets plus sévères que les autres variants d’Omicron, notamment BA.5.
Dans le monde, ce variant de "seconde génération" est présent en Inde, où il est associé à la nouvelle vague de Covid-19, mais aussi au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni, ainsi qu’au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et sur la côte ouest des États-Unis.
"Il est encore très tôt pour tirer des conclusions, explique ainsi Matthew Binnicker, le directeur de la clinique de virologie de la clinique Mayo de Rochester, au Minnesota. Mais on dirait bien, surtout en Inde, que les taux de transmission montrent une augmentation exponentielle".
Un nombre plus élevé de mutations
Les scientifiques s’inquiètent également du nombre élevé de mutations qui différencient ce nouveau variant des anciens coronavirus (8 mutations nouvelles par rapport à BA.2).
Certaines de ces mutations concernent la "protéine de spicule", autrement dit la clé qui permet au Covid-19 de pénétrer dans nos cellules. Résultat : celles-ci pourraient permettre au virus "de se lier plus efficacement aux cellules humaines", précise Matthew Binnicker.
Mais pour le Dr Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo, la découverte de BA.2.75 doit être prise avec du recul :
"Ce n’est qu’un variant de plus, qui résulte de l’évolution naturelle du virus. Le BA 2.75 est juste plus contagieux, mais il semble peu problématique en terme de virulence. Il ne faut donc pas s’affoler", assure le médecin urgentiste.
Seul point d’attention : "comme il est plus contagieux, continuer à protéger les plus fragiles est nécessaire", précise l’expert.