Covid-19 : la 6ème “vague” du Portugal en est-elle vraiment une ?
Au Portugal, le sous-variant BA.5 d’Omicron est largement majoritaire, et le nombre de cas recensés chaque jour augmente de plus en plus. Peut-on pour autant parler d'une 6ème vague au pays des œillets. Le point sur la situation avec le Docteur Gérald Kierzek.
Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, les variants BA.4 et BA.5 pourraient relancer l’épidémie Covid-19. Au Portugal, BA.5 représente aujourd'hui deux tiers des cas positifs, d’après l’Institut national de la santé du pays. Là-bas, le port du masque n’est plus obligatoire - sauf dans les établissements de santé et les transports en commun - mais il est recommandé dans les lieux publics.
BA.5 a rapidement remplacé BA.2
En quelques semaines, BA.5 a remplacé BA.2 jusqu’alors majoritaire, comme c’est le cas actuellement en France. Le Portugal recense actuellement un nombre record de 99 800 nouvelles contaminations au Covid-19 depuis le début de l’épidémie, d’après le Covid trackers Reuters.
Selon les spécialistes, le variant BA.5 serait plus contagieux qu’Omicron mais moins dangereux. Il peut néanmoins toucher les patients déjà contaminés par Omicron. Les professionnels de santé et la sphère médiatique s’inquiètent de cette progression, se demandant si le même sort va être réservé aux autres pays européens.
Les hôpitaux ne sont pas pris d’assaut
Pour l’urgentiste Gérald Kierzek, le Portugal n’est pas en train de vivre une 6ème vague. “À l’origine, le terme vague désignait les hospitalisations, maintenant on l'utilise pour parler des contaminations”, explique le médecin.
“Les hôpitaux ne sont pas pris d’assaut donc ce n’est pas une vague. Arrêtons d’appeler vague les contaminations d’une maladie bénigne. Bien sûr qu’il y a des contaminations, le BA.5 est probablement plus contagieux mais moins virulent”, plaide-t-il.
"Dédramatiser l'apparition de nouveaux variants tout en continuant la surveillance épidémiologique"
Pour le Docteur Gérald Kierzek, la solution est simple : remettre en question la stratégie de dépistage et arrêter de tester sans cesse les populations. “Il faut simplement séquencer de manière aléatoire quelques prélèvements pour une surveillance virologique”, précise-t-il.
Le Docteur Gérald Kierzek se veut rassurant à l’heure où un regain de l’épidémie inquiéterait la population française : “Il faut dédramatiser l’apparition de variants tout en continuant la surveillance épidémiologique, sans en faire la Une des médias. Et surtout, protégeons les plus fragiles".