Variole du singe : le virus pourrait provoquer de graves complications neurologiques
Différents cas d’encéphalomyélite - une inflammation rare du cerveau et de la moelle épinière - ont en effet été recensés ces derniers mois.
Fièvre, douleurs musculaires, fatigue… et encéphalites. La variole du singe pourrait, au même titre que le Covid-19, entraîner de graves complications neurologiques et psychiatriques. C’est du moins ce qui ressort de plusieurs recherches, parues dans la revue eClinicalMedicine et sur le site du CDC (Centers for Disease Control and Prevention).
Deux jeunes américains ont souffert d’une inflammation grave du cerveau
Le CDC a été le premier à sonner l’alerte. Le 13 septembre, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ont annoncé avoir identifié "deux cas américains d'encéphalomyélite associée à une infection aiguë par le Monkeypox" au cours de l'été 2022.
Les symptômes de ces deux jeunes hommes - en parfaite santé avant l’infection - se sont manifestés quelques jours seulement après avoir été en contact avec le virus (fièvre, frissons, malaises, démangeaisons, éruption cutanée, douleurs musculaires…).
Les complications neurologiques sont arrivées, quant à elles, un peu plus tard : les deux jeunes patients ont en effet souffert respectivement d’une encéphalomyélite au 5e jour et 9e jour de la maladie.
Les experts précisent toutefois qu’ils ne savent pas si cette attaque soudaine du cerveau et de la moelle épinière résulte d'une "neuroinvasion virale directe ou d'un processus auto-immun parainfectieux".
Crises d’épilepsie et encéphalite
En parallèle, une vaste méta-analyse (19 essais cliniques ; 1512 participants) publiée le 8 septembre dans la revue eClinicalMedicine confirme que la variole du singe semblerait affecter le système nerveux central des personnes infectées - soit leur cerveau.
Les résultats montrent en effet que 2,7% des malades ont eu au moins une crise d'épilepsie et 2% d'entre eux ont eu une encéphalite.
"Il existe des preuves préliminaires d'une gamme de présentations neuropsychiatriques, y compris des complications neurologiques graves (encéphalite et convulsions) et des caractéristiques neurologiques non spécifiques (confusion, céphalées et myalgies)", peut-on ainsi lire dans l’étude.
Des résultats qui pourraient à terme justifier une surveillance accrue des symptômes neurologiques chez les personnes à risque et/ou déjà infectées.
L’encéphalite, bien que rare, peut s’avérer mortelle. Des séquelles et lésions cérébrales peuvent également persister (handicaps neurologiques).