Covid-19 : faut-il craindre l’explosion du nombre de cas en Chine ?
Les cas de Covid-19 en Chine explosent. Alors que le pays a décidé de lever les restrictions liés à leur politique "Zéro Covid", la population doit faire face à une flambée de contamination. Doit-on s’inquiéter de ce qui se passe ? Les réponses du Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
La Chine change de stratégie face au Covid-19. Après avoir décidé de ne plus communiquer quotidiennement au sujet du nombre de cas de contamination, les autorités sanitaires ont annoncé lundi 26 décembre la fin de la quarantaine obligatoire à l’arrivée sur son territoire. Et dès le 8 janvier, un test négatif de moins de 48 heures suffira.
La Chine face à une explosion de contaminations et de décès
Face à ce relâchement, le pays fait logiquement face à une hausse des contaminations et des décès liés au Covid-19. Si le chiffre de 250 millions de personnes infectées est cité par certains médias, impossible de vérifier l’information, puisque les autorités sanitaires chinoises ne communiquent plus de manière officielle sur le sujet.
Néanmoins, l’information semble cohérente, lorsqu’on la croise avec les nombreux témoignages émanant des hôpitaux surchargés et des morgues connaissant un afflux de corps, sans précédent.
Un changement de cap qui inquiète
La situation doit-elle nous inquiéter ? D’après le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo, la situation résulte de la politique "Zéro Covid" voulue par les autorités sanitaires. "La Chine a voulu maîtriser le virus, en imposant des contraintes sanitaires strictes à sa population et c'est impossible à tenir, sur le long terme. La population n'est aujourd'hui que peu immunisée et il y a désormais de nombreux cas de contamination, suite au relâchement de ces mesures" explique le médecin.
Existe-t-il un risque d’apparition d’un nouveau variant ? "On doit plutôt parler de mutation" précise Gérald Kierzek. "Le virus qui circule massivement se réplique plus rapidement, avec un risque d’erreur plus grand et une virulence plus faible" rassure-t-il. C’est actuellement un sous-variant d’Omicron, baptisé BF.7, qui est majoritaire en Chine. Il donnerait les mêmes symptômes que ceux que nous connaissons : toux, nez qui coule, fièvre, courbatures…
Doit-on craindre une reprise de l’épidémie ?
Ce qui se passe en Chine peut légitimement inquiéter. Mais, le Dr Kierzek rappelle les différences entre les pays, et souligne que ce qui se passe en Chine n’est pas transposable en France. "La population chinoise est mal âgée, peu vaccinée et les hôpitaux ne sont pas toujours à la pointe de la technologie, partout dans le pays. C’est aussi l’état de leur système de soins qui fait que les services d’urgences sont débordés. Enfin, il faut toujours rapporter les chiffres à l’échelle de leur population, qui est à plus d’un milliard d’habitants" estime Gérald Kierzek.
Des mesures aux frontières, réinstaurées par certains pays
Faut-il envisager de fermer les frontières ou d’imposer des tests aux voyageurs chinois, comme l’ont décidé l'Inde et le Japon voisins ? "Cela ne sert à rien, c’est un virus pandémique et même endémique désormais, on ne peut pas instaurer un hermétisme viral" dénonce le Dr Kierzek, qui rappelle aussi qu’il ne faudrait pas réinstaller un climat de sinophobie, comme ont pu le vivre les Chinois et toutes les personnes d’origine asiatique au début de la pandémie.