Les colorations permanentes associées à un risque accru de cancer
Les colorations permanentes pour cheveux augmenteraient le risque de certains cancers, notamment certaines formes de cancers du sein et le cancer de l’ovaire. L’étude, publiée le 2 septembre dans le British Medical Journal, précise cependant que des recherches supplémentaires sont nécessaires au regard des limites des travaux.
Les colorations permanentes augmenteraient le risque de certains cancers. Tel est le résultat d’une étude parue dans le British Medical1 Journal le 2 septembre 2020. Pour mener à bien leurs recherches, l’équipe de scientifiques a passé en revue les données de 117 200 femmes.
Elles ont participé à une vaste étude sur la santé des infirmières du Brigham and Women’s Hospital de Boston (Etats-Unis) et ont fourni des informations à propos de leur exposition aux colorations capillaires. Ainsi, les auteurs de l’étude ont pu calculer la dose cumulée de produit, à partir de la durée et de la fréquence des teintures capillaires permanentes appliquées.
Ces participantes n’avaient pas de cancer au début du suivi, qui a duré 36 ans.
Un facteur de risque de certains cancers
Bilan : la dose cumulative de produit était positivement associée au risque de certains cancers du sein (négatif pour les récepteurs de progestérone, négatif pour les récepteurs d'œstrogènes, et négatif pour les récepteurs hormonaux) et de cancer de l’ovaire. L’utilisation de coloration permanente a légèrement augmenté le risque de carcinome basocellulaire, particulièrement chez les femmes avec les cheveux naturellement clairs.
Par ailleurs, “un risque accru de lymphome de Hodgkin (une forme de cancer du système lymphatique, ndlr) n’a été observé que pour les femmes aux cheveux naturellement foncés”, font remarquer les résultats de l’étude. “Cela pourrait être lié au fait que les nuances de teintures capillaires permanentes sont associées à la concentration d'ingrédients, les couleurs plus foncées ayant des concentrations plus élevées”. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier les composants chimiques mis en cause.
À noter que les chercheurs n’ont pas identifié de lien avec le risque d’un cancer de la vessie, un mélanome, un carcinome épidermoïde cutané, un cancer du cerveau, un cancer colorectal, un cancer du rein, un cancer du poumon, mais aussi certains cancers du sein.
Des résultats "mitigés"
L’étude pointe du doigt les limites de ces recherches. “La généralisabilité des résultats actuels est limitée aux femmes blanches américaines et pourrait ne pas s'étendre à d'autres populations” peut-on lire dans le compte rendu.
“Nos résultats justifient une validation prospective supplémentaire dans diverses populations et nations, divers génotypes de sensibilité, cancers de divers génotypes et phénotypes génétiques moléculaires, différents paramètres d’exposition, différents moments, et les couleurs de teintures capillaires permanentes utilisés”.