Dengue : la situation en France
Du 1er mai au 30 novembre 2020, 732 cas de dengue ont été confirmés en France métropolitaine.
Le moustique-tigre a colonisé 58 départements métropolitains, et est présent en outre-mer. Santé Publique France rapporte que du 1er mai au 30 novembre 2020, 732 cas importés de dengue (64% avaient séjourné en Martinique et 17% en Guadeloupe), 5 cas importés de chikungunya et un cas importé de Zika ont été confirmés.
Au cours de l'année 2019, le bulletin épidémiologique du 15 septembre 2020 indique qu'au total 923 cas de dengue ont été identifiés en France métropolitaine.
Epidémie stable à La Réunion
Selon France Info Réunion, du 14 au 20 décembre, 14 cas de dengue ont été signalés à l'Agence régionale de santé dans 6 communes de l'île, à savoir Les Avirons, Le Port, Saint-Denis, Saint-Joseph, Saint-Louis et Saint-Pierre. Une légère baisse est constatée, puisque 16 cas avaient été déclarés la semaine du 7 au 13 décembre.
Des interventions de démoustication sont effectuées par des équipes de lutte anti-vectorielle de l'ARS.
De nombreux cas en Guadeloupe
"En Guadeloupe, l'épidémie poursuit sa progression de manière intensive sur l'ensemble du territoire. Depuis le début de l‘épidémie (fin 2019), un décès directement lié à la dengue est à déplorer" signale le bulletin épidémiologique de Santé Publique France pour la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, le 29 octobre. En Guadeloupe, 1000 cas cliniquement évocateurs de dengue sont vus en moyenne chaque semaine en consultation médicale contre 600 en septembre et moins de 300 en août. "Depuis le début de l’épidémie (semaine 2019-42), près de 17 050 cas cliniquement évocateurs de dengue ont été estimés en médecine de ville dont près de 4 100 (24%) au cours quatre dernières semaines" peut-on lire dans le rapport.
À Saint-Martin, "une cinquantaine de cas cliniquement évocateurs de dengue est rapportée chaque semaine en moyenne depuis 4 semaines (2020-40 à 2020-43, octobre) marquant une augmentation de l’activité dengue sur l’île" et un décès lié à l'épidémie depuis début 2020 est à déplorer.
Concernant Saint-Barthélemy, "la diminution des indicateurs de surveillance de la dengue se poursuit en restant néanmoins dans des valeurs élevées".
2 cas dans les Alpes-Maritimes
Deux nouveaux cas de dengue ont été découverts à Saint-Laurent-du-Var après les 5 cas détectés à Nice à la fin de l'été, affirme Nice-Matin, information confirmée par l'agence régionale de santé. "Les personnes contaminées n'ont pas voyagé dans un pays à risque", a déclaré Catherine Lazaygue, la responsable de l'activité de prélèvement au sein de l'EFS Paca et Corse.
Des opérations de démoustication sont réalisées autour des lieux de résidence des personnes infectées. Les soignants de la commune sont également mobilisés pour diagnostiquer d'autres cas éventuels.
Qu'est-ce qu'un cas autochtone ?
On parle de cas autochtone lorsque la personne qui contracte la maladie n’a pas voyagé dans une zone contaminée dans les 15 jours précédant les premiers symptômes. Celle-ci est généralement piquée par un moustique, qui a lui même contracté le virus après avoir piqué un individu revenant d’une zone à risque. On parle de cas importé lorsque la personne n'a pas contracté la maladie sur le territoire français, mais dans un autre pays à risque.
Démoustication en Dordogne
Une opération de démoustication va être menée dans la nuit du 12 ou 13 octobre dès 22 heures dans le hameau de l'allée de Réjaillac à Champcevinel dans l'aggloméation de Périgueux, rapporte Sud Ouest. En cause : un cas de dengue importé sur sa collectivité.
Un traitement insecticide sera répandu à proximité des 20 foyers installés dans l'allée pour chasser les moustiques tigres. Ils ont été prévenus par mail.
Lot-et-Garonne : deux cas détectés
Un couple revenant d'outre-mer a été diagnostiqué de la dengue. Ils ont séjourné sur les communes de Villeneuve sur Lot, Roquefort, Sainte Colombe en Bruilhois, Sainte Livrade sur Lot et Pinel Hauterive, informe Sud-Ouest le 15 septembre. Une enquête a été menée et a pu affirmer la présence de moustique-tigre potentiellement vecteurs de la dengue dans ces communes.
À savoir : lorsqu'un moustique pique une personne malade, il peut devenir porteur et transmettre le virus à son tour. Pour cette raison, une opération de démoustication sera effectuée aux alentours du 17 au 18 septembre pour éviter le risque de propagation du virus.
Qu’est-ce que la dengue et comment s’en protéger ?
Infection virale transmise par les moustiques, la dengue provoque un syndrome grippal et peut évoluer vers une forme sévère. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, environ la moitié de la population est exposée au risque. Elle compte 390 millions de cas de dengue par an. Grâce aux soins médicaux adaptés, le taux de mortalité est en dessous de 1% bien qu’il n’existe pas de traitement spécifique.
Le moustique tigre, qui sévit de plus en plus en France, est le principal vecteur de la maladie. Celle-ci se transmet à l’homme par la piqûre d’une femelle porteuse du virus. Puis, l’être humain permet la prolifération de la dengue, par des moustiques qui ne sont pas encore infectés mais vont être contaminés en le piquant.
Pour se "protéger et protéger son entourage", l’ARS conseille de :
- Consulter immédiatement son médecin en cas de forte fièvre d’apparition brutale, douleurs articulaires et/ou musculaires, fatigue, maux de tête ;
- De se protéger des piqûres en porter des vêtements amples et couvrants ;
- D’utiliser un répulsif cutané acheté en pharmacie ;
- D’équiper portes et fenêtre de moustiquaires et de dormir sous une moustiquaire ;
- D’utiliser des serpentins insecticides à l’extérieur ;
- D’éliminer toutes les eaux stagnantes autour du domicile ;
- De changer l’eau des plantes une fois par semaine et de supprimer les soucoupes des pots de fleurs ou de les remplir de sable ;
- De débroussailler et tailler les herbes hautes et autres haies ;
- De ramasser les fruits tombés et les débris végétaux ;
- D’entretenir son jardin.