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  • Cancer de l'ovaire : ne manquez pas les signaux d'alerte !

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    Comment détecter le cancer de l'ovaire précocement et augmenter les chances de guérison ? Un trio de symptômes pourrait être d'utiles signes d'alerte, s'ils sont persistants, sévères et d'apparition récente. Une détection précoce pourrait sauver des milliers de vies.

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    Ne bénéficiant pas de test de dépistage, le cancer de l'ovaire a longtemps été surnommé le tueur silencieux, car ces symptômes ne sont censés apparaître qu'à un stade avancé de la maladie (1). Mais les résultats d'une récente étude (2) pourraient permettre de le détecter plus rapidement.

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    Combattre ce “tueur silencieux“ La détection précoce est un incroyable défi : 70 à 90 % des femmes dont le cancer de l'ovaire a été détecté à un stade primaire sont toujours en vie cinq ans après le diagnostic contre seulement 20 à 30 % de celles dont le cancer a été diagnostiqué à un stade avancé (3). Et malheureusement, le deuxième cas de figure est plus souvent rencontré... Quelques chiffres permettent de mieux prendre conscience de ce fléau féminin : 4 488 nouveaux cas et 3 508 décès directement lié à cette maladie en l'an 2000 (4). Contrairement au cancer du sein, aucun test de dépistage ne permet de le détecter précocement. L'utilité de l'échographie pelvienne (seule (5) ou associée à un marqueur des tumeurs ovarienne - antigène 125 (6)) n'a pu faire la preuve de son bénéfice. Sachant que 80 à 90 % des femmes atteintes de cancer de l'ovaire n'ont pas d'antécédents familiaux (7), l'hérédité ne peut être retenue. Selon l'étude publiée le 9 juin 2004 dans le prestigieux journal de l'association médicale américaine (JAMA) (2), la clé pourrait résider dans la détection de symptômes précoces caractéristiques dès les premiers stades. Mais les études passées qui se sont attelées à la tâche n'ont pas permis de faire évoluer le diagnostic, car la plupart sont entachées de biais méthodologiques (nombre de participantes insuffisant, étude rétrospective basée sur les souvenirs des femmes, comparaisons contestables...) 8 et 9). Des erreurs dont cette dernière étude se veut exempte.

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    Symptômes caractéristiques : gare au trio infernal ! Les chercheurs ont ainsi suivi 1 709 femmes qui ont été invitées à remplir un questionnaire anonyme sur les symptômes ressentis lors de l'année précédente. Parmi les manifestations proposées, on peut citer les douleurs pelviennes, abdominales, les lombalgies, les envies urgentes d'uriner, la constipation, une perte de poids inexpliquée, etc. La sévérité, la durée et la fréquence de ces signes étaient également renseignées. La même procédure a été conduite sur 128 femmes en attente de chirurgie pour des tumeurs pelviennes, incluant des cancers de l'ovaire. En comparant ces deux groupes, les auteurs ont pu constater des différences concernant : - La fréquence et la sévérité des symptômes : les femmes atteintes de tumeurs malignes ressentaient certains symptômes pas moins de 20 à 30 fois par mois. En comparaison, les femmes atteintes de tumeurs bénignes ou en bonne santé ne présentaient des symptômes que 2 à 3 fois par mois. Les symptômes sont également plus nombreux, plus sévères et plus récents chez les femmes atteintes de cancers ; - ET SURTOUT la combinaison de certains symptômes : Un trio de signes (gonflement de l'abdomen, envie urgent d'uriner et douleurs pelviennes) est présent chez 43 % des femmes atteintes de cancer de l'ovaire contre 10 % de celles atteintes de tumeurs bénignes et de 8 % des femmes en bonne santé. Les cancers ovariens sont également 7,4 fois plus souvent associés à une augmentation du tour de taille, 3,6 fois plus souvent associés à des gonflements, 5,4 fois plus à des masses abdominales et 2,5 fois plus souvent associés à des urgences urinaires et 2,2 fois plus de douleurs pelviennes. Le cancer de l'ovaire n'est donc plus ce tueur silencieux indétectable. Même des femmes atteintes de cancer de stades préliminaires ont des signes caractéristiques. En prêtant attention à certains symptômes (ou plutôt à leur fréquence, leur sévérité et leur date d'apparition), il sera peut-être possible de réagir à temps !

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    Vers une meilleure détection ? Cette étude identifie ainsi quatre caractéristiques des symptômes qui doivent entraîner une suspicion clinique du cancer de l'ovaire : la fréquence, la sévérité, la date d'apparition et le nombre total de symptômes. Selon ces experts, cette étude n'est pas une validation d'un faisceau de symptômes capable de poser un diagnostic de cancer de l'ovaire, mais plutôt une nouvelle preuve d'une meilleure communication entre les femmes et leurs médecins. Alors ces résultats vont-ils changer le diagnostic du cancer de l'ovaire ? Les avis sont pour le moins partagés. D'un côté, les auteurs de l'étude estiment que leurs travaux pourraient être la première étape dans la mise au point d'une sorte de guide des signaux à surveiller par les femmes et les médecins. De l'autre, l'éditorial des professeurs Daly et Ozols (10) se veut plus circonspect : “En l'absence d'outils diagnostics plus précis, la détection précoce du cancer de l'ovaire continuera à reposer sur la compétence artistique des cliniciens astucieux aussi bien que leur perspicacité scientifique accumulée“. D'autres outils actuellement à l'étude pourraient demain réellement bouleverser le diagnostic de ce cancer. La recherche de certains marqueurs génétiques dans le sang apparaît ainsi très prometteuse (11 et 12). David Bême 1 - Harrisson Principles of Internal Medicine. 14th ed. New York, NY :Mc Graw-Hill ;1998

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    2 - JAMA 2004, vol.291,n°22 :2705-2712

    3 - Ca Cancer J Clin 1993 ;43 :7-26

    4 - Rapport de la commission d'orientation sur le cancer - janvier 2003

    5 - Gynecol Oncol. 2000 ;77 :350-356

    6 - J Clin Oncol. 2002 ;359 :572-577

    7 - Gynecol Oncol.1994 ;55 :S4-S14

    8 - Cancer 2000 ;89 :2068-2075

    9 - Obstet Gynecol. 2001 ;98 :212-217

    10 - JAMA. 2004;291:2755-2756.

    11 - Lancet 2002 ;359 :572-577

    12 - J Nat Cancer Inst, vol.94, n°22, 1697-1703


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