Cancer du sein : des techniques de gestion du stress pourraient la améliorer la survie
Des médecins de l’Université du Miami affirment que des techniques cognitivo-comportementales de gestion du stress auraient des effets bénéfiques chez les patientes atteintes d’un cancer du sein. Ces thérapies augmenteraient la survie et la période de rémission, selon les résultats d’une étude publiée dans l’édition de novembre 2015 de la revue Breast Cancer Research and Treatment.
Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Université de Miami (UM) ont relevé des données sur onze années en moyenne après le diagnostic, auprès de 240 femmes souffrant d’un cancer du sein et ayant suivi des cours de gestion du stress après avoir subi une chirurgie curative. Ces cours, constitués de 10 sessions hebdomadaires par groupes et développés par UM, comprennent des techniques de relaxation musculaire et de respiration profonde, mais aussi des conseils pour évacuer les pensées négatives et faire face au cancer et à ses conséquences.
Mortalité diminuée, période de rémission augmentée
Les scientifiques se sont aperçus que dans le groupe de femmes ayant bénéficié de cette thérapie cognitivo-comportementale, la mortalité (toutes causes confondues) était significativement diminuée. Parmi les femmes souffrant d’un cancer métastatique et ayant bénéficié de ces cours, la mortalité liée directement au cancer du sein était diminuée et la durée des rémissions significativement augmentée (en comparaison avec un groupe témoin).
Ces thérapies cognitivo-comportementales de gestion du stress permettent de diminuer la détresse des femmes qui se battent contre un cancer, mais aussi de faire baisser les marqueurs de l’inflammation dans les cellules circulantes du sang pendant un traitement anti-cancer. Une étude précédente avait prouvé que le stress, les baisses de moral et l’inflammation pendant les traitements contribuaient à accélérer la progression de la maladie.
Des résultats à compléter et à approfondir
Cette nouvelle étude concluant à l’effet positif des cours de gestion du stress sur la survie et les périodes de rémission est tout de même à prendre avec des pincettes. En effet, le bénéfice n’a pas pu être prouvé de manière spécifique pour les femmes souffrant d’un cancer du sein non métastasé. Des études supplémentaires devront donc compléter cette première approche et rechercher les mécanismes physiologiques qui sont activés par ces techniques de gestion du stress.
Violaine Badie
Source : A randomized controlled trial of cognitive-behavioral stress management in breast cancer: survival and recurrence at 11-year follow-up ; Jamie M. Stagl, Suzanne C. Lechner, Charles S. Carver, Laura C. Bouchard, Lisa M. Gudenkauf, Devika R. Jutagir, Alain Diaz, Qilu Yu, Bonnie B. Blomberg ; Breast Cancer Research and Treatment novembre 2015 (abstract en ligne)