Cancer de la prostate : nouvelles recommandations américaines sur un test de dépistage
Des experts américains sont revenus sur leur opposition à un test de dépistage controversé du cancer de la prostate, le PSA, pour les hommes de 55 à 69 ans, selon leurs recommandations publiées mardi dans la revue Journal of the American Medical Association (JAMA). Des recommandations qui restent à confirmer au mois de mai, après discussion.
Désormais, ce groupe d'experts consultatifs du gouvernement fédéral, haute autorité dans le domaine de la prévention, (U.S. Preventive Services Task Force, USPSTF), recommande que les hommes dans ce groupe d’âge discutent des bienfaits et des effets néfastes potentiels du PSA (taux sanguin de PSA) avec leur médecin et décident eux-mêmes s'ils veulent y avoir recours.
Un test qui n’est pas fiable à 100 %
Le test PSA (antigène prostatique spécifique) mesure la teneur dans le sang d'une protéine fabriquée par la prostate, dont un niveau élevé peut signaler une tumeur cancéreuse. Toutefois, un taux normal n'écarte pas complétement la présence d'un cancer.
Une décision qui doit être discutée avec chaque individu
"La décision de procéder au test PSA pour le dépistage du cancer de la prostate devrait revenir à chaque individu", écrit l'USPSTF dans ces dernières recommandations soumises à la discussion publique jusqu'au 8 mai avant d'être officialisées.
Des recommandations à l’opposé de celles émises en 2012
Ces nouvelles recommandations marquent une volte-face par rapport à ce que ces experts avaient recommandé en 2012: ils avaient alors conclu que les effets néfastes potentiels de ce test sanguin surpassaient ses bienfaits.
L'USPSTF citait un pourcentage élevé de faux positifs et des effets secondaires potentiellement dévastateurs des traitements agressifs de tumeurs à évolution lente qui n'auraient jamais menacé la santé du patient.
Ces experts pointaient aussi les risques d'incontinence urinaire et de troubles de l’érection pouvant résulter d'une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur et d'un traitement radiologique.
Réduction du risque de décès par cancer de la prostate
Les dernières recommandations de ce groupe d'experts estiment que, tout bien considéré, le test PSA de dépistage procure un léger bienfait pour les hommes de 55 à 69 ans.
De nouvelles analyses de données "accroissent l'assurance" que le test PSA réduit le risque de décéder d'un cancer de la prostate ou de développer une tumeur métastatique, qui se propage à d'autres organes.
Abstention à partir de 70 ans
Pour les hommes de 70 ans et au-delà, l'USPSTF, continue à se prononcer contre le test PSA, car dans ce groupe d'âge le cancer de la prostate évolue lentement et la survie à dix ans est plutôt élevée.
Plus de 161 000 hommes aux Etats-Unis seront diagnostiqués de ce cancer en 2017, selon l'American Cancer Society, et près de 27 000 en décéderont à un âge moyen de 80 ans.