Chirac : l'anosognosie, un symptôme et non une maladie
Derrière ce terme imprononçable se cache plus un symptôme qu'une maladie. L'anosognosie est l'incapacité à reconnaître et évaluer la sévérité de la maladie ou de la perte de capacité dont on est atteint. Ce symptôme peut recouvrir des réalités très différentes allant de la schizophrénie en passant par l'anorexie ou le membre fantôme. Lorsque ces troubles touchent à la mémoire, on peut plus facilement évoquer les suites d'un accident vasculaire cérébral, une démence vasculaire ou la maladie d'Alzheimer.
Un symptôme et non une maladie
Selon le Journal du dimanche, un rapport du Pr. Olivier Lyon-Caen, chef du service de neurologie à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière ferait état dans un rapport médical très détaillé d'anosognosie.
Venant du grec (nosos=maladie) et gnosie (=connaissance), ce symptôme caractérise la méconnaissance par un malade de la maladie dont il est atteint alors que celle-ci apparaît de façon évidente. Dans le cas de troubles impliquant la mémoire et la capacité de discernement, son origine reste en partie énigmatique et pourrait être liée à la mauvaise irrigation d'une zone du cerveau.
De nombreuses causes possibles
Ce trouble pourrait résulter d'un accident vasculaire cérébral (AVC) -pour lequel Jacques Chirac avait été hospitalisé en 2005 - et/ou de la succession de petits AVC ou accidents ischémique transitoire (AIT) qui, s'ils n'ont pas d'impact importants immédiats sur le plan clinique, peuvent causer des troubles sur le long terme.
Ces congestions cérébrales successives peuvent alors causer une démence vasculaire, deuxième cause de démence en termes de malades concernés derrière Alzheimer. Les symptômes sont proches : problèmes d'expression, de maitrise du langage, de mémoire et... anosognosie.
Enfin, la maladie d'Alzheimer ou d'autres maladies neurodégénératives peuvent perturber la mémoire, la capacité de jugement, de raisonnement et donc la prise de conscience de son état.
David Bême
Source :
“Jacques Chirac souffre d'anosognosie“, Journal du Dimanche du 4 septembre 2011, article accessible en ligne
Photo : Francois Mori/AP/SIPA