Décision en première instance concernant le distilbène
Prescrit contre les fausses couches à des millions de femmesdans le monde depuis 1948, le distilbène a étéinterdit aux femmes enceintes aux Etats-Unis en 1971 puis en Franceen 1977. Après de nombreuses années de silence, onsait que l'exposition in utero au distilbène peut provoquerdes atteintes de l'appareil génital des femmes. Lesmalformations de ces “filles DES“ ont des conséquencesdramatiques sur leur reproduction. Les femmes ne peuventgénéralement pas mener leur grossesse à termeou ont des bébés prématurés. Lesrisques de cancer du vagin et du col de l'utérus sontégalement plus importants. Fin mars 2002, le tribunal de grande instance de Nanterre examinaitles plaintes de deux “filles DES“, comme on les appelle. Atteintesd'un cancer, elles demandent réparation auprès dulaboratoire UCB Pharma. C'est le premier procès d'une actionen justice débutée en mars 1990... Attendu le 24 mai2002, le jugement du tribunal de Grande Instance de Nanterre aestimé qu'“UCB Pharma doit répondre d'uneresponsabilité sans faute“, quant à l'exposition auDES et la survenue d'une forme très rare de cancer chez cesjeunes femmes. Annoncé comme une grande victoire par leRéseau DES, cet avis pourrait avoir d'importantesrépercussions sur d'autres procédures actuellement encours. De son côté, le laboratoire se dit “conscient de lagravité de la situation que connaissent certaines jeunesfemmes“. Mais selon le communiqué, “Le débat qui sepoursuit depuis plusieurs années reste toujours ouvert, lamise en évidence d'une association statistiquen'étant pas synonyme d'implication causale (...) Lessymptômes constatés existent aussi avec la mêmefréquence dans des pays où le produit n'a pasété commercialisé comme en Norvège“.UCB Pharma devra verser, à chaque plaignante, une somme de15 244 €uros à titre de provision et une expertisesera diligentée à ses frais pour déterminer lemontant exact du préjudice. Les demandes devraient semultiplier...