Des substances chimiques nocives dans les 2/3 des logements
En France, deux logements sur trois seraient contaminés par des substances chimiques, révèle une enquête de l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI). Celles-ci seraient issues de produits de la vie quotidienne que l'on retrouve dans l’air et les poussières au sol.
Des composés organiques semi-volatiles
L’étude a été menée dans plus de 400 logements en France sur une période de deux ans. Elle a permis de relever la présence de substances chimiques, appelées composés organiques semi-volatiles. Ils sont issus d'objets contenant des plastiques (revêtements de sol, ordinateurs, câbles, meubles, textiles, etc.), de produits d'entretien (lessive, détergents) et cosmétiques (parfums, hygiène corporelle), d'insecticides (traitement des plantes, anti-parasitaires pour les animaux) ou encore de résidus de combustion (tabac, encens, chauffage au bois).
Dans les poussières au sol, 32 composés sur 48 substances recherchées ont été détectés dans plus d'un logement sur deux (67 %).
Dans l'air, 35 des 66 substances recherchées étaient présentes dans plus d'un logement sur deux (53 %).
Les phtalates présents dans quasiment tous les logements
Ces substances chimiques sont suspectées d'avoir des effets sur les systèmes nerveux, immunitaire et hormonal, mais les travaux pour établir les niveaux de concentration qui seraient toxiques sont toujours en cours.
La campagne de mesures menée “apporte des premiers éléments utiles pour évaluer les risques sanitaires potentiels liés à ces substances“, selon l'OQAI, qui indique que ces composés sont “omniprésents“ avec “des concentrations très variables selon les substances“.
“Certains de ces composés organiques semi-volatiles, notamment les phtalates (plastiques souples) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (résidus de combustion), sont détectés dans quasiment tous les logements, à la fois dans l'air et dans les poussières“, précise l'OQAI. Aussi, en comparant les résultats des logements français avec ceux d’autres pays, l’Observatoire a noté une concentration plus importante en Bisphénol A (BPA) en France.
Le tabagisme passif plus dangereux que la pollution
En octobre 2014, une étude révélait que vivre avec un fumeur était comme vivre dans une ville très polluée. Les auteurs de cette étude s’étaient aperçus que l’atmosphère des maisons dans lesquelles vivait au moins un fumeur (où il était autorisé de fumer beaucoup et partout) était dix fois plus chargée en nanoparticules que celles où il n’y avait pas de fumeur. La concentration moyenne en particules fines PM 2,5 trouvées chez un fumeur était de 31 µg/m3, soit trois fois le niveau moyen recommandé par l'Organisation mondiale de la santé. Il faut savoir qu’une concentration de 35 µg/m3 est associée “à un risque de mortalité à long terme supérieur d'environ 15 % par rapport au niveau conseillé“, selon l’OMS.
AFP/Relaxnews
Source : Observatoire de la qualité de l’air intérieur. Résultats de l’enquête sur Franceinfo.fr.