Don du sang : les réserves au plus bas depuis 10 ans, l’EFS appelle à réagir
L’Etablissement français du sang lance un appel aux dons. L’inquiétude de l’EFS grandit à mesure que les réserves s’épuisent, surtout depuis le déconfinement, et sont au plus bas depuis 10 ans.
La situation est "extrêmement inquiétante" a alerté le 21 septembre François Toujas, président de l’Etablissement français du sang (EFS) qui appelle à donner son sang "d'urgence". Les dons ont fortement baissé dans le contexte sanitaire actuel et notamment depuis le déconfinement. "Nous avons un stock qui est très faible. Nous sommes inquiets pour cette période de rentrée", a déclaré Hervé Meinard, directeur de la collecte de l'EFS sur France Info le 9 septembre.
[#Urgence #DonDeSang] ️ ️ ️ les réserves sont faibles, nous avons besoin de vous ! Et si vous preniez quelques minutes pour sauver des vies ?
— Établissement français du sang (@EFS_dondesang) May 27, 2020
Nous vous accueillons en collectes mobiles ou dans nos 120 maisons du don (RDV pour faciliter votre don) https://t.co/pqa4UQ8b7z pic.twitter.com/qLCoo54rIx
Les réserves de sang, au plus bas depuis 10 ans
"Les réserves de sang sont en dessous du seuil d'alerte. En ce moment nous avons 25 % de collecte en moins qu'en temps normal. C'est une situation rare", expliquait Stéphane Noël, directeur régional Ile-de-France de l'EFS, interrogé par le Parisien en juin dernier. "Cette situation vaut pour toute la France."
Face à des réserves qui s’épuisent, l’inquiétude de l’EFS est grande, notamment alors que de nombreuses interventions, reportées pendant le confinement, vont être reprogrammées accroissant ainsi les besoins en sang dans les hôpitaux.
Hervé Meinard précise qu'en septembre, l'EFS dispose de 82 000 poches de sang en réserve, soit pratiquement 10 000 poches de moins que l'an dernier à la même période. Ce niveau n'a jamais été si bas depuis 10 ans.
Les raisons de la baisse des dons
La crise sanitaire que traverse la France explique cette baisse de plusieurs manières. "Un quart de nos collectes mobiles sont faites dans les entreprises ou dans des centres universitaires. Or, en ce moment, les gens sont beaucoup moins sur lieux de travail ou d'étude, et elles sont plus compliquées à organiser", détaille Stéphane Noël au Parisien. Entre le télétravail, les cours à distance ou encore le protocole sanitaires, ces lieux ouvrent moins leurs portes à l'EFS. Or les collectes mobiles représentent 80% des dons.
Selon l’EFS, le déconfinement a également été un tournant concernant la mobilisation du grand public. En effet, les gens ont moins de temps depuis qu’ils ont repris leurs activités.
Même son de cloche pour la période estivale, au cours de laquelle les dons ont été plus faibles. Selon Hervé Meinard, cela s'explique également par la période de canicule, qui a "découragé un certain nombres de personnes". Par ailleurs, les établissements de santé ont été plus actifs qu'à l'accoutumée pour un mois d'août. Toutes ces raisons conjuguées font que les réserves sont particulièrement basses.
Donner son sang en toute sécurité
Concernant les mesures sanitaires, pas d’inquiétude à avoir. Le protocole a été renforcé en cette période de Covid-19. "Le port du masque est obligatoire pour les donneurs et les professionnels, et nous avons mis en place un système de rendez-vous pour éviter les files d'attente. Cela évite aussi les risques de transmission du virus", rappelle le directeur régional Ile-de-France. Plus de sites supplémentaires seront ouverts et les horaires élargis afin de faciliter au maximum les dons dans le respect les mesures barrières.