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  • Coronavirus : une atteinte du cerveau et des effets neurologiques à long terme selon deux études

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    Coronavirus : une atteinte du cerveau et des effets neurologiques à long terme

    Maux de tête, confusion et délires seraient liés directement à une invasion du virus dans le cerveau, comme l'avance une étude publiée mercredi 10 septembre. Dans une précédente étude, des chercheurs américains avertissaient également sur les risques à moyen et à long terme de séquelles neurologiques chez les patients qui ont survécu à une infection au Covid-19. 

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    Le coronavirus, capable d'envahir le cerveau 

    Parmi les symptômes du coronavirus, certains malades se plaignent de maux de tête, confusions et délires. Selon une étude publiée mercredi 10 septembre dans la revue de prépublication BioRXiv (donc pas encore révisée par la communauté scientifique), cela pourrait s'expliquer par une invasion directe du cerveau par le virus. S'il ne s'agit pour l'instant que de recherches préliminaires, cette étude apporte des pistes pour soutenir ce qui était jusqu'ici une simple théorie non prouvée. 

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    L'étude, dirigée par Akiko Iwasaki, immunologue à l'Université de Yale, avance que le virus serait capable de se dupliquer directement dans le cerveau, privant ainsi d'oxygène les cellules qui l'entourent. S. Andrew Josephson, chef du département de neurologie à l'Université de Californie à San Francisco, a loué les techniques utilisées dans l'étude, disant que "comprendre s'il y a ou non une implication virale directe dans le cerveau est extrêmement important". Il a toutefois ajouté qu'il resterait prudent jusqu'à ce que les recherches fassent l'objet d'une évaluation par des pairs.

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    Jusqu'ici, les médecins pensaient que les conséquences neurologiques expérimentées par les patients étaient seulement dues à ce qu'on appelle l'orage de cytokine, cette réponse immunitaire anormale. 

    Pour étudier la questions, les chercheurs ont utilisé trois approches :

    • En étudiant des mini-cerveaux créés en laboratoire (les organoïdes cérébraux) infectés en laboratoire ;
    • En infectant des souris ;
    • En examinant le cerveau de malades morts du Covid-19.

    Résultats, dans les organoïdes cérébraux, le virus infectait les neurones avant de se dupliquer et de provoquer la mort des cellules avoisinantes. Les chercheurs ont également constaté que les organoïdes, tout comme les cerveaux de patients décédés, disposaient suffisamment d'une protéine appelée ACE2 qui agit comme une porte d'entrée pour le virus. Concernant le test sur les souris, elles ont été séparées en deux groupes : 

    • L'un a été génétiquement modifié pour avoir des récepteurs ACE2 dans les poumons ;
    • L'autre dans le cerveau. 

    Les rongeurs infectés au cerveau ont rapidement perdu du poids et sont décédées rapidement, ce qui signifierait que le virus est plus létal lorsqu'il pénètre le cerveau. Les cerveaux de trois patients morts de complications sévères présentaient également des traces du virus. 

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    Des risques de séquelles à moyen et long terme 

    Un article publié dans la revue Brain, Behavior, and Immunity au mois de juillet par trois chercheurs américains de l'université de Californie à San Diego avait quant à lui alerté sur les potentiels effets neurologiques à long terme chez les patients infectés au Covid-19

    "Des rapports font déjà état de symptômes aigus associés au système nerveux central chez les personnes touchées par le Covid-19, notamment une plus grande incidence d'accidents vasculaires cérébraux chez les patients gravement infectés à Wuhan, en Chine, ainsi que des cas de délire et de perte des sens de l'odorat et du goût", souligne l'autrice principale de la recherche Suzi Hong.

    Les recherches décrites dans ce papier se sont concentrées sur l'impact que le SRAS-CoV-2 pourrait avoir sur le système nerveux central humain et les résultats neuropsychiatriques chez les patients infectés au virus. L'étude rappelle que les données sur des pandémies virales respiratoires antérieures, telles que le SRAS-CoV-1 en 2002, le H1N1 en 2009 et le MERS-CoV en 2012, signalent des taux plus élevés de narcolepsie, de crises d'épilepsie, d'encéphalite (inflammation du cerveau) et d'autres affections neuromusculaires chez les patients infectés.

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    Selon les auteurs de la publication, les conséquences neuropsychiatriques de la pandémie actuelle de Covid-19 ne sont pas encore connues, mais elles seront probablement importantes et pourraient durer des années.

     "Une surveillance neuropsychiatrique prospective des personnes exposées au SRAS-CoV-2 à différents moments de leur vie, ainsi que de leur statut neuro-immunitaire, est nécessaire pour comprendre pleinement l'impact à long terme du Covid-19", conclut l'équipe de Suzi Hong.

    En février dernier, deux études ont également souligné les risques de lésions neurologiques liées aux différents coronavirus. La première, réalisée par des scientifiques de l'université de Jilin en Chine, montre que des particules du virus ont été retrouvées dans les neurones de patients touchés par le Sras (2002) et le Mers-COV (2012).

    La seconde recherche, réalisée par des chercheurs de l'université d'Aga Khan au Pakistan et parue dans la revue American Chemical Society, souligne la possibilité que le SRAS-CoV-2 puisse s'introduire grâce au récepteur d'une enzyme, également présent dans les cellules qui entourent les neurones. 

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    Sources
    • AFP/Relaxnews
    • Neuroinvasion of SARS-CoV-2 in human and mouse brainEric Song, Ce Zhang, Benjamin Israelow, Alice Lu-Culligan, Alba Vieites Prado, SophieSkriabine, Peiwen Lu, Orr-El Weizman, Feimei Liu, Yile Dai, Klara Szigeti-Buck, YukiYasumoto, Guilin Wang, Christopher Castaldi, Jaime Heltke, Evelyn Ng, John Wheeler, Mia Madel Alfajaro, Etienne Levavasseur, Benjamin Fontes, Neal G. Ravindra, David Van Dijk, Shrikant Mane, Murat Gunel, Aaron Ring, Syed A. Jaffar Kazmi, Kai Zhang, Craig BWilen, Tamas L. Horvath, Isabelle Plu, Stephane Haik, Jean-Leon Thomas, AngelikiLouvi, Shelli F. Farhadian, Anita Huttner, Danielle Seilhean, Nicolas Renier, KayaBilguvar, Akiko IwasakibioRxiv 2020.06.25.169946; doi: https://doi.org/10.1101/2020.06.25.169946
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