Fuites urinaires : les solutions
L'incontinence urinaire n'est pas réservée aux personnes âgées. Cette affection touche toutes les tranches d'âges, et si elle cible en majorité les femmes, les hommes peuvent eux aussi en être victimes. Mais face à ces fuites, de nombreuses armes efficaces existent aujourd'hui.
L'incontinence urinaire reste une maladie taboue, malgré l'amélioration de sa prise en charge. Alors que 3 à 6 millions de Françaises seraient touchées par cette affection, l'Association Française d'Urologie estime que 3 patients sur 10 ne seraient pas suivis (1). Prévention, protections, rééducation, traitements médicamenteux et chirurgie... découvrez les solutions existantes.
Incontinence urinaire : comment la prévenir ? Si les causes de l'incontinence sont multiples, certains facteurs de risque ont été mis à jour. Face à ces troubles, la prévention reste alors la meilleure alliée. Les jeunes sportives et les personnes en surpoids sont les populations présentant le plus de risque. Dans un cas comme dans l'autre, c'est l'hyperpression abdominale qui, à terme, finit par affaiblir le périnée. Pour ces personnes à risque ainsi que pour les autres femmes, la prévention passe par une prise de conscience de son muscle périnéal. Des exercices simples de contraction peuvent être proposés et répétés à la maison. La régularité de ces exercices est indispensable, puisque, comme le précise Mme Galliac-Alanbari, kinésithérapeute spécialisée en périnéologie (2) : “comme toute activité sportive, si on n'entretient pas son muscle, il fond“. Par ailleurs, il existe d'autres facteurs de risque tels que le premier accouchement, la période de la ménopause, la constipation chronique, l'hérédité ou encore l'énurésie durant l'enfance. Dans ces cas, il convient d'être attentif aux premières fuites et ne pas hésiter à en parler à son médecin.
La rééducation périnéale face à l'incontinence Les médecins distinguent plusieurs types d'incontinence dont la plus fréquente est l'incontinence d'effort. Comme son nom l'indique, les fuites surviennent lors d'activités sportives, ou bien lorsque l'on tousse ou que l'on éternue. Pour ce type d'incontinence, il n'existe pas de traitement médicamenteux efficace ou dont la balance bénéfices/risques est indiscutable. La prise en charge consiste principalement en une rééducation du périnée. “Cela se fait avec des rééducateurs spécialisés ou des sages femmes, qui vont, à l'occasion d'une dizaine de séances, faire travailler ce muscle et vont apprendre à la patiente à faire elle-même ces exercices“ indique le Pr. Haab, chef du service d'urologie de l'hôpital Tenon (2). Pour Mme Galliac-Alanbari, “cette rééducation est vraiment nécessaire pour la femme. Cela devrait même faire partie de l'éducation de la jeune fille pour que toute sa vie elle puisse prendre conscience de son périnée et continuer à le faire travailler“.
Les médicaments et la chirurgie face à l'incontinence Pour le deuxième type d'incontinence, dite incontinence par envie pressante ou hyperactivité de vessie, il existe des traitements médicamenteux. “Ces médicaments calment la vessie et agissent sur son tonus. Ils permettent d'avoir une meilleure retenue, d'avoir plus de temps pour aller aux toilettes“ explique le Pr. Haab. Le traitement est parfois couplé à une rééducation. Cette prise en charge globale permet alors de stopper les fuites dans la plupart des cas. Pour les incontinences d'effort sévères ou persistantes, il est nécessaire de pratiquer un acte chirurgical. Près de 30 000 interventions de ce type sont pratiquées chaque année en France. Plusieurs actes sont possibles selon les cas : pose d'une bandelette de soutien, sphincter urinaire, électrostimulations ou injections. La plupart sont pratiqués en ambulatoire : arrivé(e) le matin à l'hôpital, vous repartez dans l'après-midi. Le Pr. Haab souligne le succès de ces techniques :“quinze ans après l'opération, on a un pourcentage de réussite de 80 % !“
Les protections contre l'incontinence Lorsque les fuites urinaires sont occasionnelles et peu gênantes ou bien qu'elles persistent en parallèle des prises en charge, Mme Galliac-Alanbari conseille l'usage de solutions palliatives absorbantes. “On va pouvoir proposer une protection qui est particulièrement adaptée à l'incontinence urinaire. Elle permet de ne pas sentir l'urine, d'être au sec et n'est pas irritante“, précise-t-elle. Ainsi, il existe de nombreuses solutions à l'incontinence urinaire. Autant d'arguments pour en parler à son médecin traitant, son gynécologue ou son urologue dès les premiers symptômes. Sarah Laîné 1 - Dossier de presse de la Semaine nationale de l'incontinence 2009
2 - Propos extraits des vidéos d'informations Always Envive sur l'incontinence urinaire