Grippe A : découverte d'une protéine naturelle qui bloque le virus H1N1
Le 17 décembre 2009, des chercheurs américains du Howard Hughes Medical Institute ont dévoilé une découverte prometteuse. “IFITM3“, c'est le nom, d'une protéine humaine qui inhibe la prolifération du virus H1N1. Cette protéine préviendrait également les infections dues aux virus du Nil occidental et de la dengue.
En étudiant des cellules humaines, les scientifiques ont isolé une protéine produite naturellement par l'organisme. La production de cette protéine est augmentée en cas d'infection par la grippe H1N1. Sa fonction était jusque là inconnue, mais les chercheurs ont découvert qu'elle est en fait un puissant antiviral naturel car elle bloque la multiplication du virus de la grippe A, et de certains autres virus.
Les auteurs de l'étude expliquent qu'ils ont comparé deux échantillons de cellules de poulets infectés par le virus de la grippe A. Comme vous pouvez le voir ci-dessus, l'infection est massive en absence de la protéine (à gauche), et quasi nulle quand la protéine est présente (à droite). Pourtant, une même quantité de virus H1N1 a été ajoutée aux deux échantillons. Le virus se multiplie donc 5 à 10 fois moins quand il est en présence de grandes quantités de protéines antivirales. “Cette découverte inattendue pourrait conduire au développement de médicaments antiviraux plus efficaces qui pourraient être utilisés de façon prophylactique afin de réduire la transmission du virus“, espèrent les chercheurs.
Le seul frein à cette étude encourageante reste la tolérance de l'organisme à cette protéine, qui n'est produite en temps normal qu'en petite quantité. “Nous ignorons pour l'instant si la surproduction de ces protéines est sans danger pour la santé“, indiquent les auteurs. D'autres travaux sont donc nécessaires pour étudier ses effets à long terme. Par ailleurs, cette étude pourrait expliquer pourquoi des patients en bonne santé ont connu des complications graves de la grippe H1N1. Ces personnes pourraient présenter une anomalie génétique qui ne leur permet pas de produire cette protéine antivirale.
Sarah Laîné
Source :
Researchers Find Human Protein that Prevents H1N1 Influenza Infection, HHMI - 17 décembre 2009