Grippe A : l'InVS insiste sur les risques liés à la grossesse
Selon l'Institut national de veille sanitaire (InVS), “les femmes enceintes ou venant d'accoucher seraient 4 à 5 fois plus susceptibles de présenter une forme grave d'infection A(H1N1)“, que le reste de la population. En France, les femmes en âge de procréer représentent 21 % de la population.
Ce risque a été évalué en fonction de données anciennes et actuelles. En effet, lors des précédentes pandémies grippales de 1918 et 1957, la mortalité des femmes enceintes était élevée. D'après l'InVS, le sur-risque d'hospitalisation et de décès a aussi été observé pour la grippe A aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou encore en Irlande. Une situation identique est également signalée en France. Selon l'institut, au 30 novembre, les femmes enceintes représentaient 5,4 % des patients hospitalisés, alors qu'elles ne représentent que 1 % de la population française. Par ailleurs, l'InVS indique que ce risque de complications est le plus élevé au cours du troisième trimestre de grossesse.
L'explication la plus probable de ce sur-risque est avant tout physiologique. Les transformations mécaniques et hormonales dues à la grossesse entrainent une accélération de la fréquence cardiaque et diminuent les capacités fonctionnelles respiratoires. L'immunité est également perturbée chez les femmes enceintes. Elles doivent donc être particulièrement attentives pour bénéficier d'une prise en charge rapide en cas de complications. Depuis le 20 novembre, elles ont la possibilité de bénéficier du vaccin sans adjuvant de Sanofi-Pasteur : le Panenza®. En France, le nombre de femmes enceintes à partir du deuxième trimestre est estimé à 400 000.
Sarah Laîné
Source :
Communiqué de presse de l'InVS - 30 novembre 2009
PHOTO : REAU ALEXIS/SIPA