• Actualités
  • L'homéopathie ne sera plus remboursée à partir de 2021

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
     AFP/Relaxnews
    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    L'homéopathie ne sera plus remboursée à partir de 2021

    L'homéopathie ne sera plus remboursée par la sécurité sociale d'ici à un an et demi, a tranché mardi le gouvernement, se rangeant ainsi à l'avis de la Haute autorité de santé (HAS) qui avait conclu à l'absence d'efficacité avérée de ces produits pharmaceutiques.

    La suite après cette publicité

    Dès le 1er janvier, les petites granules aujourd'hui remboursées à 30% ne le seront plus qu'à 15%, puis ce taux tombera à zéro en 2021, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Santé. Une décision en deux temps qui ne satisfait ni laboratoires, ni les "anti-homéopathie".

    La suite après cette publicité

    Cette "période de transition" permettra de "se laisser le temps de la pédagogie" auprès des patients et "laissera aussi le temps aux industriels de s'organiser", a plaidé la ministre de la Santé Agnès Buzyn dans un entretien au Parisien.

    La ministre adresse donc une fin de non recevoir aux laboratoires qui avaient plaidé pour un "moratoire" sur la question du remboursement et pour un "débat parlementaire" après la publication fin juin de l'avis scientifique accablant de la HAS.

    Cet organisme chargé d'évaluer les médicaments avait conclu que les produits homéopathiques n'avaient "pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement".

    "Pratique populaire"

    La suite après cette publicité

    Avant même l'annonce officielle, le groupe Boiron a dénoncé mardi soir une décision "incompréhensible et incohérente".

    Le leader mondial de l'homéopathie, qui a son siège dans la région de Lyon, a demandé à être reçu "en urgence" par le président de la République, affirmant qu'il ferait "tout pour combattre" une décision "qui va à l'encontre d'une pratique éminemment populaire".

    Disant assumer le caractère "impopulaire" de cette mesure, Mme Buzyn souligne que le déremboursement n'empêchera pas les médecins de continuer à prescrire de l'homéopathie, ni les Français d'en acheter.

    L'"année transitoire" permettra d'"accompagner les professionnels de santé qui en prescrivent" et de "voir si d'autres moyens de prise en charge sont possibles" pour les patients qui ont recours à l'homéopathie, estime-t-elle dans Le Parisien.

    "Profitons du débat sur l'homéopathie pour mener une réflexion plus globale sur le médicament. (...) Il faudrait peut-être travailler à l'idée qu'il n'est pas toujours nécessaire de prendre un médicament", a-t-elle ajouté.

    La suite après cette publicité

    Mais le collectif "Fakemed", qui rassemble des médecins opposés à la prise en charge de l'homéopathie, à l'origine d'une tribune en 2018 qui avait relancé le débat, s'est dit "déçu" de ce déremboursement "petit à petit".

    "Passer à 15% ça n'a pas de sens", a jugé François Morel, secrétaire de ce collectif, interrogé par l'AFP. "Un remboursement à 15% cela correspond à un service médical rendu faible ou peu important, alors que la HAS a statué sur l'absence d'efficacité spécifique de l'homéopathie."

    Statut dérogatoire

    La ministre avait à plusieurs reprises affirmé sa volonté de suivre l'avis de la HAS.

    "Nous avons un principe fort en France (...) c'est prendre en charge les traitements qui ont un effet scientifiquement prouvé", a-t-elle encore rappelé mardi dernier à l'Assemblée nationale.

    Certains médicaments homéopathiques étaient jusqu'ici remboursés par la sécurité sociale sans avoir prouvé leur efficacité scientifique, en vertu d'un statut dérogatoire. Leur taux de remboursement, fixé à 65% en 1984, avait déjà été ramené à 35% en 2003 puis 30% en 2011.

    L'an dernier, l'homéopathie a représenté 126,8 millions d'euros sur environ 20 milliards pour l'ensemble des médicaments remboursés, selon l'Assurance maladie.

    De nombreux députés et élus de régions abritant des sites de production d'homéopathie s'étaient prononcés pour un maintien du remboursement, mettant en avant l'activité économique générée.

    Les laboratoires assurent qu'un déremboursement menacerait 1.300 emplois (1.000 chez le français Boiron et 300 chez le français Lehning et le suisse Weleda).

    Mettant en avant le "pouvoir d'achat" et la "liberté de choix des patients", le président des Hauts-de-France (ex-LR) et ancien ministre de la Santé Xavier Bertrand avait ainsi demandé à Emmanuel Macron de "maintenir un taux de 15%" au moins.

    Agnès Buzyn, amenée à porter plusieurs dossiers cruciaux politiquement dans les prochaines semaines (bioéthique, réforme des retraites...), avait mis sa démission dans la balance, selon plusieurs médias. La ministre, médecin hématologue de formation, a fait valoir auprès de l'Elysée qu'il y allait de sa "crédibilité scientifique", rapporte notamment le Canard Enchaîné.

    Les preuves scientifiques de l'efficacité de l'homéopathie manquent aujourd'hui pour démontrer un effet supérieur à un placebo. En cas de symptôme inquiétant ou persistant, il est nécessaire de consulter votre médecin. Bien que dénuée d'effets secondaires, l'homéopathie ne doit en aucun cas se substituer à une prise en charge allopathique sans avis médical.


    Partager sur :
    À voir aussi
    Homéopathie et douleurs
    Médecines douces | Dossier
    Homéopathie et douleurs
    Homéopathie et rhumatismes
    Médecines douces | Dossier
    Homéopathie et rhumatismes
    Homéopathie et arthrose
    Médecines douces | Article
    Homéopathie et arthrose
    Homéopathie et sommeil de l’enfant
    Médecines douces | Article
    Homéopathie et sommeil de l’enfant
    Homéopathie après la grossesse
    Médecines douces | Article
    Homéopathie après la grossesse
    Homéopathie et troubles du comportement
    Médecines douces | Article
    Homéopathie et troubles du comportement
    Homéopathie et troubles dermatologiques
    Médecines douces | Dossier
    Homéopathie et troubles dermatologiques
    Discutez-en avec la communauté

    Newsletter Bien Vieillir

    Recevez nos dernières actualités pour rester en forme

    Doctissimo, met en oeuvre des traitements de données personnelles, y compris des informations renseignées dans le formulaire ci-dessus, pour vous adresser les newsletters auxquelles vous vous êtes abonnés et, sous réserve de vos choix en matière de cookies, rapprocher ces données avec d’autres données vous concernant à des fins de segmentation client sur la base de laquelle sont personnalisées nos contenus et publicités. Davantage d’informations vous seront fournies à ce sujet dans l’email qui vous sera adressé pour confirmer votre inscription.

    Merci de votre confiance

    Découvrez toutes nos autres newsletters.

    Découvrir