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  • Le bonus inespéré d'un vaccin anticancéreux

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    Initialement développé contre le cancer du col de l'utérus, un vaccin protègerait aussi contre les cancers du vagin et de la vulve. Revenons sur ce bonus vaccinal présenté lors du congrès 2006 de la société américaine d'oncologie clinique.

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    En s'attaquant aux papillomavirus, le vaccin développé par Merck semble offrir une protection contre d'autres formes de tumeurs génitales.

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    A la chasse au papillomavirus ! Les papillomavirus (HPV) sont la principale infection sexuellement transmissible. La contamination se fait par contact sexuel chez les jeunes femmes, le plus souvent lors des premiers rapports. Avant 30 ans, pas moins de 30 % ont déjà été infectées (1) ! Ce virus n'est pas transmis par le sperme ou le sang, le préservatif n'a donc pas de pouvoir protecteur vis-à-vis de cet ennemi. Heureusement, cette rencontre ne conduit pas systématiquement au cancer, 80 % des femmes vont éliminer naturellement le virus. Mais pour d'autres l'infection persiste pendant des mois ou des années et peut alors aboutir à des lésions précancéreuses (dysplasies) qui elles-même peuvent évoluer en cancer si elles ne sont pas traitées. Chez la femme, le col de l'utérus est le site le plus fréquent d'infection génitale à HPV. Ce cancer est responsable chaque année de 258 000 décès dans le monde, dont 1 000 en France. Mais l'infection peut également atteindre d'autres zones comme le vagin et la vulve. “L'impact du HPV n'est pas limité au col de l'utérus, le papillomavirus est retrouvé dans presque 80 % des 6 000 cas de cancers du vagin et de la vulve diagnostiqués chaque année aux Etats-Unis“ déclare le Pr. Jorma Paavonen, chef du département de gynécologie et d'obstétrique à de l'Université d'Helsinky.

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    Efficace aussi contre deux autres cancers Face à ces virus, deux vaccins ont récemment été développés. Le laboratoire GSK (Glaxosmithkline) a mis au point un vaccin contre les HPV16 et 18 sous le nom de Cervarix®. De l'autre, Gardasil® développé par Merck (et distribué en Europe par Sanofi-Pasteur) est efficace contre les HPV 16, 18, 6 et 11. Les deux ont démontré une bonne protection de ces vaccins face au cancer du col de l'utérus. Mais puisque ces virus sont impliqués dans les cancers du vagin et de la vulve, l'équipe du Pr. Paavonen a compilé les données de trois grands essais cliniques évaluant le Gardasil® en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, soit plus de 18 000 femmes (2). Résultat : aucune des femmes vaccinées n'a présenté de cancer alors que 24 femmes sous placebo ont développé un cancer de la vulve ou du vagin. En plus d'offrir une protection contre les cancers du col de l'utérus, ce vaccin dirigé contre les virus HPV semble offrir une protection contre ces deux autres cancers (3). “Même si ces lésions de la vulve et du vagin sont moins fréquentes que les lésions du col de l'utérus, leur traitement pour éviter leur potentielle évolution vers le cancer de la vulve ou du vagin est particulièrement délicat“ conclut le Pr. Paavonen. Les cancers de la vulve et du vagin représentent moins de 5 % des cancers féminins. Le 8 juin 2006, le vaccin Gardasil© a reçu une autorisation d'utilisation pour les femmes de 9 à 26 ans de la part des autorités américaines (la Food and Drug Association). Le dossier de son concurrent est encore en examen. Les autorités européennes examinent encore les dossiers de ces deux vaccins (4). Ils pourraient être tous les deux commercialisés dans l'année en France. David Bême 1 - Am J Med 1997; 102:3-6.

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    2 - Toutes ont reçu trois doses de vaccins ou un placebo sur une période de six mois en 2002 et ont été suivies pendant deux ans

    3 - Abstract 5011 - ASCO 2006 (étude financée par les laboratoires Merck)

    4 - Le laboratoire Merck semble avoir une longueur d'avance sur son concurrent compte-tenu de l'antériorité du dépôt de ses dossiers auprès de la Food and Drug Administration et de l'Agence européenne du médicament (EMEA).


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