Le portable au secours de la BPCO
Et si le téléphone portable pouvait aider à la rééducation de personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ? Selon une étude taïwanaise, un programme de coaching à domicile a permis d'améliorer significativement l'endurance des patients et de réduire le nombre de leurs hospitalisations.
L'entraînement physique constitue une étape incontournable de la rééducation de la fonction respiratoire pour les patients atteints de cette maladie. Pour être efficaces, il faut néanmoins que les consignes soient suivies avec attention. Les visites répétées à l'hôpital peuvent aussi constituer un frein à son bon déroulement. C'est ici qu'intervient le téléphone mobile. L'équipe de Han-Pin Kuo du département de médecine thoracique de l'Hôpital Mémorial Chang Gung de Taipei, a développé un programme consistant à faire marcher les patients quotidiennement au rythme d'une musique installée sur leur téléphone. En parallèle, les médecins reçoivent des données de l'appareil, durée de la marche et intensité des symptômes notamment, sur un site Internet dédié.
L'étude consistait à appliquer la technique chez les patients atteints de BPCO chronique à sévère. Alors que la moitié des patients recevaient seulement des instructions via des documents écrits et un DVD, l'autre bénéficiait en plus du programme par téléphone. Les résultats sont encourageants : 92 % du groupe disposant du coach musical ont marché tous les jours, contre seulement 38 % du deuxième groupe.
Ces différences s'expliquent par une plus grande motivation des patients, par l'instauration d'un rythme adapté et par un meilleur suivi de la part des praticiens : en cas d'arrêt brutal du programme, ceux-ci sont plus rapidement sollicités par les résultats transmis par le téléphone. Ils sont alors aptes à prendre en charge plus rapidement les complications éventuelles.
Cette solution permet de réduire le nombre d'hospitalisations pour un coût relativement faible. L'expérience est actuellement renouvelée à plus large échelle afin de faire valider cette technique. Source : European Respiratory Journal, Vol. 32, No 3