Lombalgie chronique : soulagement de la douleur par une injection de corticoïdes à un mois
Une équipe de chercheurs Français montre dans un article qu’une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervetébral lombaire de patients lombalgiques diminue de manière significative la douleur à un mois.
Une équipe AP-HP/Inserm/Université Paris Descartes, sous la direction des Pr Serge Poiraudeau et François Rannou, du service de rééducation-réadaptation de l’appareil locomoteur et des pathologies du rachis à l’hôpital Cochin AP-HP, a mené un essai thérapeutique pharmacologique sur la lombalgie chronique. Ses travaux, publiés ce mardi 21 mars 2017 dans la revue Annals of Internal Medicine, montrent qu’une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervertébral lombaire de patients lombalgiques diminue de manière significative la douleur à un mois.
Première cause de handicap en France
La lombalgie chronique est la première cause de handicap dans la population française et mondiale de plus de 40 ans. En France, on recense environ 5 millions de patients lombalgiques, dont 20 % environ souffrent d’une discopathie active. Les traitements actuellement recommandés dans la lombalgie chronique sont essentiellement physiques en se focalisant sur l’amélioration de la fonction et le retour au travail.
Une thérapie plus efficace et rapide que les traitements classiques
Néanmoins, l’équipe des Pr Serge Poiraudeau et Francois Rannou, du service de rééducation-réadaptation de l’appareil locomoteur et des pathologies du rachis à l’hôpital Cochin AP-HP, montre dans cette étude multicentrique menée sur 135 patients, publiée dans la revue Annals of Internal Medicine, qu’une infiltration de corticoïdes directement dans le disque intervertébral lombaire de patients lombalgiques permet de diminuer la douleur à court terme (un mois).
Une recherche de longue date
Ce travail est le fruit d’une recherche d’une vingtaine d’années associant l’AP-HP, l’Inserm et l’Université Paris-Descartes. Les équipes ont d’abord pu montrer dans les années 90 que les cellules du disque intervertébral étaient capables chez l’animal de produire des médiateurs de l’inflammation. Dans un deuxième temps, elles ont pu décrire les caractéristiques cliniques des patients lombalgiques chroniques en raison d’une inflammation discale, c’est-à-dire le concept de discopathie active.
Prochaine étape : soulager à long terme
Pour le Pr François Rannou, "le prochain challenge réside dans un nouvel essai visant à obtenir un effet symptomatique à long terme et peut être structural sur la discopathie, c’est l’objet d’un essai européen H2020 qui débute".