Maladie de Lyme : le diagnostic clinique des formes initiales
Provoquée par une bactérie de l’espèce Borrelia transmise par morsure de tique, la première phase de la maladie de Lyme peut être diagnostiquée cliniquement en interrogeant le patient et en surveillant l’apparition d’une rougeur annulaire typique. Selon la revue Prescrire, cette démarche peut limiter l’extension et l’évolution de la maladie en instaurant un traitement antibiotique.
Connaître les taux d’infestation et le temps d’attachement des tiques
Pour les auteurs de cet article, il est d’abord important de connaître le taux d'infestation des tiques dans les différentes régions de France car cela influera sur les chances d’être infecté en cas de morsure. Ainsi, le taux d’infestation varie de 5 % pour les régions les moins infestées à 20 % pour l’Alsace et le Limousin.
Un autre facteur pour évaluer le risque d’infection est le temps d'attachement de la tique. Le risque de transmission de la bactérie responsable de la maladie de Lyme est très faible lorsque la tique reste attachée moins de 24 heures mais augmente avec le temps pour atteindre 25 % environ si la tique infectée reste attachée plus de 72 heures.
Rechercher de tiques et surveiller l’apparition d’une rougeur
En cas de risque ou de notion de morsure par tiques il est nécessaire de rechercher minutieusement la présence de parasites sur tout le corps y compris le cuir chevelu pendant plusieurs jours et de les retirer rapidement avec un tire-tique. Ce premier geste permet en soi de limiter l'infection de façon importante.
Ensuite, il convient de surveiller l’apparition d'une rougeur typique de forme circulaire avec une extension annulaire progressive mesurant au moins 5 cm de diamètre. Cet érythème migrant apparaît en général dans les deux semaines après la morsure d'une tique infestée mais “doit être différenciée de l'inflammation apparaissant rapidement après la morsure“ précisent les auteurs.
Eviter l’évolution vers des formes graves
Selon Prescrire, cette démarche permet d’éviter l’évolution de la maladie vers des formes graves pouvant toucher différents tissus, organes et systèmes. En effet, la présence d'une lésion cutanée évocatrice d'érythème migrant et la notion d'une morsure récente de tique “justifient l’instauration d’un traitement antibiotique par voie orale à base d’amoxicilline ou de doxycycline“, concluent les auteurs.
Dr Jesus Cardenas
Source : Revue Prescrire, No 379, mai 2015